Environ 575'000 animaux ont été utilisés dans des expériences scientifiques en Suisse l’année dernière, ce qui correspond à une hausse de 3% par rapport à 2020. Des opposants à l'expérimentation animale annoncent déjà une nouvelle initiative.
L'augmentation générale enregistrée en 2021 est la première en cinq ans. Par rapport à 2020, le nombre d’animaux utilisés dans des expériences de degré 0 a diminué de 21'000 (-9 %) et augmenté d’environ 20'000 dans les expériences de degré 1 (+13 %), d’environ 14'000 dans celles de degré 2 (+10%) et de 6000 dans celles de degré 3 (+31%), a indiqué mardi l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV)
Environ 93% des expériences de degré de gravité 3 ont été réalisées dans le cadre de la recherche sur les maladies humaines. Près de la moitié de ces expériences relevaient de la recherche sur le cancer et de la recherche sur les maladies neurologiques, telles la démence ou la sclérose en plaques. Une forte augmentation des expériences de degré de gravité 3 est observée depuis 2014, a précisé l'OSAV.
Effet de rattrapage
En 2021, près de 90 expériences de plus ont été menées par rapport à 2020, ce qui se traduit par une augmentation du nombre d’animaux utilisés dans des expériences de degrés de gravité 1, 2 et 3. Le nombre de recherches effectuées l’année dernière correspond à la moyenne des dix dernières années, ce qui montre que l’activité de recherche dans le domaine de l’expérimentation animale reste à un niveau élevé.
L’OSAV suppose que certaines expériences prévues en 2020 ont été repoussées en raison de la pandémie et n’ont été réalisées qu’en 2021. Le nombre de souris utilisées dans des expériences a nettement baissé en 2020, avant de connaître une nouvelle augmentation (+20'000) l'an dernier.
En 2021, le Conseil fédéral a lancé un programme de recherche, qui vise à réduire le nombre d’expériences sur les animaux dans la recherche et à mener des réflexions sur les questions d’ordre éthique et sociétal. 'L’expérience montre que plusieurs années peuvent être nécessaires avant que de telles mesures commencent à porter leurs fruits', a précisé l'OSAV.
Vives critiques des opposants
Les défenseurs des animaux ont réagi vivement à ces statistiques. La Ligue suisse contre l’expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV) estime que c'est 'un scandale'. Elle a relevé la douleur des animaux, par exemple en raison de tumeurs génétiquement modifiées, qui sont introduites dans leur organisme. 'Cette cruauté envers les animaux n’a pas non plus de résultats pour une application pratique et des avantages médicaux', a ajouté la LSCV.
Le comité, qui avait lancé l'initiative populaire pour une interdiction de l'expérimentation animale et de l'importation de médicaments testés sur des animaux, refusée en février par la population suisse, a aussi réagi. Il veut lancer une nouvelle initiative, qui sera légèrement moins stricte que la précédente.
L'interdiction d’importation, par exemple, n'y figurera plus. Cependant, le texte inclura toujours une interdiction de l’expérimentation animale. L'initiative a déjà été préparée et envoyée à la Chancellerie fédérale pour examen. En 40 ans, le peuple suisse s'est déjà prononcé cinq fois sur la question.
/ATS