Près d'un millier de 'gilets jaunes', selon la police, sont revenus à Genève samedi pour dénoncer les violences policières et défendre le droit de manifester en France. Ils se sont rendus à la place des Nations, où ils s'étaient déjà rassemblés en février.
En début d'après-midi, ils ont tenté de constituer une chaîne humaine depuis la place des Nations en direction de Ferney-Voltaire (F), avant de se rassembler devant le Palais des Nations. Cet événement s'inscrit dans 'l'acte 42' du mouvement national de protestation. Des sympathisants venus de toute la France se sont retrouvés à Genève.
'Nous avons effectué une tournée en France en août afin d'inciter les gens à venir à Genève pour dénoncer les violences policières', a indiqué à Keystone-ATS Chloé Frammery, coorganisatrice genevoise de cette action. Et de préciser que les personnes mutilées lors de manifestations de gilets jaunes 'sont traumatisées par la violence d'Etat et ont désormais peur d'être dans l'espace public.'
Armes de guerre
Cette action en Suisse est la deuxième du genre après celle de février. Un dossier sur les violences commises par la police depuis le 17 novembre a été remis dans le courant de la semaine à la nouvelle directrice générale de l'ONU à Genève. Une autre copie est destinée au Haut Commissariat aux droits de l'homme.
Les gilets jaunes dénoncent l'utilisation d'armes de guerre, en particulier le LBD40 fabriqué à Thoune (BE), qui ont mutilé de nombreux manifestants. Le dossier fait aussi état de blessures dues au recours par les forces de l'ordre de matraques ainsi que de grenades lacrymogènes et d'encerclement, en violation avec le droit français et international, a relevé Mme Frammery.
'Merci la Suisse'
Les manifestants ont progressivement rejoint la place des Nations en scandant 'Merci la Suisse' et en remerciant au passage les policiers pour leur retenue. 'Stop bavures', 'Macron démission' ou encore 'Rien n'est bon dans le Macron' étaient écrits sur les gilets. Deux femmes venues d'Annecy étaient déguisées en sans-culottes, 'symboles du peuple qui se soulève pour ses droits', a expliqué l'une d'elles.
En février, 600 à 1500 gilets jaunes français s'étaient réunis au même endroit pour demander l'envoi d'observateurs de l'ONU face à la répression de leur mouvement. En mai, la façade du consulat de France à Genève avait été maculée de peinture jaune par le Groupe intergalactique de luttes émancipatrices transfrontalières (GILET) en 'solidarité' avec les victimes de violences policières.
/ATS