Garçonnet de deux ans maltraité à mort en Argovie: 13 ans de prison

L'homme de 40 ans accusé d'avoir secoué mortellement un garçonnet de 2 ans en Argovie après ...
Garçonnet de deux ans maltraité à mort en Argovie: 13 ans de prison

Garçonnet de deux ans maltraité à mort en Argovie: 13 ans de prison

Photo: Keystone

L'homme de 40 ans accusé d'avoir secoué mortellement un garçonnet de 2 ans en Argovie après lui avoir infligé de nombreuses blessures écope de 13 ans de prison pour meurtre. La mère de l'enfant est sanctionnée de 8 mois avec sursis pour ne pas avoir protégé son fils.

Le Tribunal de district de Baden (AG) a reconnu mardi le principal accusé coupable de meurtre et de lésions corporelles. Le jeune quadragénaire devra verser 45'000 francs de réparation à la mère du petit pour tort moral, ainsi que 25'000 francs au père de l'enfant.

Dans cette sanction, la Cour a suivi le Ministère public sur toute la ligne. L'avocat du jeune quadragénaire avait demandé, en vain, que la peine ne dépasse pas 20 mois de prison avec sursis pour homicide par négligence.

Il emménage et le drame commence

Les faits qui ont entraîné la mort du garçonnet remontent au mois d'octobre 2014. Quelques mois plus tôt, le compagnon de la maman emménageait chez elle, peu après leur rencontre au printemps de la même année.

La femme de nationalité allemande avait quitté son mari violent, le père de l'enfant. Quant à l'enfant en bas âge, il aurait été hyperactif et difficile à gérer, selon sa mère, mais son compagnon le prenait régulièrement en charge, contrairement au père de l'enfant.

Aussi, la mère n'a jamais mis en doute les explications de son partenaire, alors même que les blessures infligées à l'enfant se sont multipliées depuis son arrivée au sein du foyer familial. Celles-ci sont devenues de plus en plus graves: ecchymoses, bosses à la tête, brûlure à la main, coupures, éraflures, traces d'étranglement, traumatisme crânien.

L'autopsie du petit a révélé d'autres blessures récentes ou anciennes, dont les fractures de trois vertèbres, datées de plusieurs semaines. Ces 'accidents' se sont produits à chaque fois en l'absence de la mère et en présence de son partenaire qui lui expliquait alors que l'enfant s'était blessé lui-même.

Il nie en grande partie

Durant le procès, le principal accusé, en larmes, a reconnu uniquement avoir secoué l'enfant une fois, lorsque ce dernier est mort. Selon l'institut médico-légal, les graves blessures cérébrales auxquelles le garçonnet a succombé ont pourtant nécessité entre 10 et 30 secousses de la tête.

Quant aux nombreuses autres blessures dont le garçonnet a souffert au cours des mois qui ont précédé sa mort, l'ex-compagnon de la maman prétend y être étranger. Dans la plupart des cas, il a déclaré qu'il ne s'en souvenait pas, voire insinué que la mère était en partie responsable des blessures.

Une mère aveuglée

Mise en accusation pour homicide et lésions corporelles par négligence pour avoir manqué à ses devoirs de surveillance, la mère de l'enfant, âgée de 32 ans, écope finalement d'une peine assortie du sursis. La Cour n'a pas retenu contre elle le chef d'accusation d'homicide par négligence, l'issue fatale des mauvais traitements infligés au garçonnet n'ayant pas été prévisible.

Le tribunal n'a donc pas entièrement suivi la procureure qui réclamait 14 mois de prison avec sursis. La défense avait demandé son acquittement complet.

La femme de nationalité allemande, qui travaille dans le domaine médical, a amené son fils à l'hôpital à plusieurs reprises. Elle aurait dû se rendre compte que son fils ne pouvait s'être infligé à lui-même, en jouant, les blessures qu'il a subies durant plusieurs mois, a déploré la présidente du tribunal. L'accusation lui avait reproché de ne pas être intervenue pour ne pas mettre en danger son couple.

Bleus pas retenus

L'ex-couple a en revanche été relaxé des charges concernant les bleus et autres éraflures. La Cour a estimé que l'enfant a effectivement pu se faire mal ainsi en tombant ou en se cognant, contrairement aux autres blessures constatées.

Durant le procès, la trentenaire a nié avoir été négligente. Il a en dit regretter ne pas avoir pu s'imaginer que l'homme qu'elle aimait, et dont elle s'est entretemps séparée, ait pu infliger ces blessures à son enfant.

/ATS
 

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