Fausses alertes à la bombe sur Vaud: quatre suspects, tous majeurs, identifiés et placés en détention

La police vaudoise a mis la main sur quatre suspects dans l'affaire des alertes à la bombe ...
Fausses alertes à la bombe sur Vaud: quatre suspects, tous majeurs, identifiés et placés en détention

Fausses alertes à la bombe sur Vaud: quatre suspects, tous majeurs, identifiés et placés en détention

Photo: Keystone/LAURENT GILLIERON

La police vaudoise a arrêté quatre suspects dans la série des fausses alertes à la bombe secouant des établissements scolaires du canton depuis janvier. Ils ont été placés en détention provisoire. L'enquête se poursuit et d'autres interpellations sont prévues.

Les quatre personnes identifiées sont toutes majeures et liées aux fausses alertes à la bombe commises au gymnase de Renens le 12 mars et à l'Ecole professionnelle commerciale de Lausanne (EPCL) le 24 mars, a indiqué vendredi la police cantonale dans un communiqué. Il s'agit de jeunes adultes âgés de 18 à 23 ans scolarisés dans ces deux établissements, dont deux femmes - une Suissesse et une Croate -, et deux hommes - un Suisse et un Chilien.

Tous sont domiciliés dans la région lausannoise. Pour l'heure, ces quatre personnes sont au bénéfice de la présomption d'innocence, souligne la police vaudoise. Elles ont été interpellées entre mercredi et jeudi, a précisé à Keystone-ATS le directeur de la communication de la police cantonale, Jean-Christophe Sauterel.

Au moins 14 fausses alertes

Depuis le 27 janvier, au moins quatorze fausses alertes à la bombe ont perturbé des écoles du canton, essentiellement des établissements du post-obligatoire lausannois. Une a encore eu lieu vendredi même à l'EPCL, selon M. Sauterel. Il a parlé de 'mode opératoire similaire' à tous ces actes, sans vouloir donner plus de précisions sur la façon de procéder.

Les enquêteurs de la police municipale de Lausanne et de la police cantonale ont depuis mené de nombreuses investigations. Ils ont procédé à l'audition d'une vingtaine d'étudiants au total jusqu'ici. Les onze élèves-apprentis appréhendés jeudi par la police à la suite d'une fausse alerte le même jour à l'EPCL ont par exemple tous été relaxés, a indiqué M. Sauterel.

Les procureures en charge des instructions pénales vont demander la mise en détention provisoire de ces quatre suspects au Tribunal des mesures de contraintes pour une période de trois mois, durée qui pourra être prolongée au besoin. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations et des opérations sont prévues ce week-end avec l'interpellation et l'audition d'autres personnes pouvant être impliquées dans cette série d'incidents.

Apparemment pas un défi collectif

'Il s'agira désormais d'établir les rôles de chacun et les liens éventuels entre les différents actes', explique M. Sauterel. A ce stade, la police semble écarter tout 'challenge collectif à la mode' entretenu sur les réseaux sociaux par des élèves.

Les actes considérés sont des atteintes graves à la sécurité publique et à la valeur fondamentale qu'est la formation. Leurs conséquences peuvent aussi être très lourdes pour les auteurs, insiste encore la police.

Une condamnation pénale et une inscription de celle-ci dans le casier judiciaire pourraient entraver les perspectives professionnelles de ces jeunes. De plus, la police et les services d'urgence mobilisés facturent aux auteurs leurs frais d'intervention qui se chiffrent à des montants de l'ordre de 10'000 à 15'000 francs par cas, selon la police.

Risque d'exclusion définitive

Le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) a aussitôt réagi à ces arrestations. Les services de Cesla Amarelle 'saluent le travail des forces de l'ordre et de la chaîne pénale qui a mené à ces premières interpellations'.

Le DFJC rappelle sa détermination à collaborer dans l'identification des auteurs. Lorsque les responsabilités auront pu être établies, des sanctions disciplinaires seront prononcées. Elles pourront aller jusqu'à l'exclusion temporaire ou définitive, avertit le département.

Des poursuites civiles pour réparation des dommages causés sont aussi envisagées. Le DFJC rappelle qu'une journée de cours dans une école professionnelle ou un gymnase peut coûter 70’000 francs selon les premières estimations. A chaque alerte, les établissements avaient été entièrement évacués, interrompant ainsi les cours pour le reste de la journée.

Le DFJC espère que ces opérations permettront aux lieux de formation vaudois, aux apprenties et apprentis, aux élèves et à tout le personnel éducatif de 'retrouver au plus vite le calme et la sérénité nécessaires au bon déroulement de l'enseignement'.

/ATS
 

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