Le ministère public valaisan entend classer l'affaire de l'accident de montagne qui a fait sept morts au-dessus d'Arolla (VS) le 30 avril 2018 par une météo exécrable. Aucune responsabilité d'une personne vivante n'a pu être retenue.
Les investigations ont permis d'établir le déroulement du drame qui a impliqué au total 14 randonneurs qui effectuaient la Haute Route, de Chamonix (F) en direction de Zermatt. Les deux groupes, dont l'un était constitué de dix personnes dont un guide, ont quitté séparément tôt le matin la cabane des Dix.
Ils ont emprunté l'itinéraire qui mène à la cabane des Vignettes par le col de la Serpentine. Après le passage du 'mur' de la Serpentine, les deux groupes se sont égarés et écartés 'de l'itinéraire vu la dégradation importante et soudaine des conditions météorologiques', indique le ministère public valaisan jeudi dans un communiqué.
Couvertures envolées
Les deux groupes, qui progressaient dans un sens opposé, finissent par se rejoindre et par cheminer ensemble. Jusqu'à la tombée de la nuit, ils vont errer et vainement chercher la cabane des Vignettes, dont ils étaient en fait à proximité.
Pour passer la nuit, le groupe de quatre personnes set met à l'abri, protégé par des rochers, puis creuse un trou dans la neige et construit un mur de neige et de pierres. Les randonneurs se tiennent éveillés toutes la nuit et survivent.
Les dix membres de l'autre groupe bivouaquent une vingtaine de mètres au-dessous, au niveau du col. Ils tentent de se protéger avec les rochers et leurs sacs. Le vent, qui soufflait très fort, emporte du matériel et plusieurs couvertures de survie. Durant la nuit, l'un d'entre eux creuse un abri dans la neige. Sept membres du groupe dont le guide, soit six Italiens et une Bulgare décèdent.
Conditions météo difficiles
Les randonneurs, dont sept souffrent d'hypothermies et de gelures, sont retrouvés au petit matin du 30 avril par des guides qui avaient quitté la cabane des Vignettes avec leurs clients. C'est le gardien de la cabane qui donne l'alerte.
Selon le ministère public, 'les conditions météorologiques très difficiles rencontrées après le passage du col de la Serpentine ont manifestement surpris les deux groupes. Aucune responsabilité pénale imputable à un individu vivant n'a pu être retenue'. Le ministère public entend classer l'affaire, mais les parties peuvent 'faire valoir d'éventuels moyens de preuves supplémentaires'.
/ATS