De l'école obligatoire à la formation professionnelle, les filles et les jeunes femmes continuent de faire face à des inégalités et des discriminations structurelles. La commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) fait des propositions.
L'assimilation de représentations et d'attributions genrées commence à la naissance et se poursuit dans le milieu familial, scolaire et professionnel, indique jeudi la CFQF dans un communiqué. Bien que l’égalité entre les genres progresse en Suisse, les jeunes femmes gagnent moins que les jeunes hommes déjà à l’entrée dans la vie active et elles fournissent dès le départ une part plus grande du travail de 'care' non rémunéré.
Pour éliminer ces inégalités et lutter contre les stéréotypes sur les rôles de genre, il convient d'agir à tous les échelons de la formation, estime la CFQF, qui s'adresse autant à la Confédération qu'aux cantons et aux milieux économiques.
L'école joue déjà un rôle important car elle est une enceinte où l'on peut réfléchir sur les genres et l'égalité. C'est pourquoi la CFQF demande d'ancrer de manière obligatoire les questions de genre dans les plans d'études et de donner une représentation des genres diverse et non hiérarchisée dans les moyens d'enseignement.
Lors des dernières années d'école obligatoire, lorsque les premiers choix professionnels s'imposent, les enseignants et les conseillers en orientation accompagnant les adolescentes doivent renforcer leurs compétences en matière de genre. La CFQF constate que les jeunes filles limitent leur choix professionnel à un petit nombre de domaines et de métiers qui sont souvent moins bien rémunérés et qui offrent moins de possibilités de formation continue.
Renforcer la mixité de genre
Ensuite, au cours de la formation professionnelle, il convient de lutter contre la ségrégation selon le genre, qui mène à des inégalités salariales et à de grandes disparités dans les possibilités de carrière. Pour ce faire, la CFQF préconise de renforcer la mixité et d'éliminer les discriminations structurelles dans les métiers typiquement féminins.
Enfin, une fois que les femmes sont dans la vie active, il faut s'assurer qu'elles restent dans leur voie professionnelle et qu'elles n'interrompent ou ne quittent pas leur activité. Cela demande des mesures dans les métiers atypiques du point de vue du genre et afin d'améliorer les possibilités de formation continue dans les professions comptant une forte proportion de femmes.
La CFQF invite la Confédération à intégrer ces diverses recommandations dans la Stratégie Egalité 2030, adoptée en avril 2021 par le Conseil fédéral. Elle demande encore au gouvernement de présenter un rapport exposant les mesures prises par la Confédération et les cantons en la matière.
/ATS