Le Tribunal fédéral rejette le recours d'un Portugais condamné l'an passé par la justice genevoise pour l'assassinat de sa voisine en février 2015 à Onex. La peine de réclusion de 20 ans, assortie de l'internement, est ainsi définitive.
Âgé de 54 ans, l'homme avait été reconnu coupable d'assassinat, séquestration et enlèvement, atteinte à la paix des morts, escroquerie et vol, notamment. Recourant à un agent infiltré durant la détention préventive du suspect, les enquêteurs avaient établi qu'il avait tué sa voisine de 74 ans afin de la dépouiller de ses biens.
Estimant que ses déclarations à l'agent infiltré étaient inexploitables, le recourant demandait que sa condamnation pour assassinat soit annulée et que seul le meurtre soit retenu. Il exigeait aussi que l'internement soit supprimé. Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral a balayé ces demandes.
Crime odieux
Les juges de Mon Repos ont estimé que, même sans agent infiltré, les éléments recueillis par les enquêteurs suffisaient à fonder une condamnation pour assassinat. Les déclarations recueillies par le faux détenu et la découverte du corps ont permis uniquement de déterminer que la victime avait été étranglée, et non étouffée, tous les autres modes d'agir ayant déjà été exclus par la police scientifique.
Comme la justice genevoise, la Cour de droit pénal souligne le caractère odieux du crime, dont le seul mobile était de faire main basse sur la fortune d'une vieille personne. Le recourant avait gagné la confiance jusqu'à s'en faire une amie. Puis, il l'avait attirée chez lui, menottée et séquestrée, dans un 'huis clos effrayant', avant de la tuer.
Le condamné avait transporté le corps en France et l'avait immolé avec du gazole. Enfin, il avait monté une mise en scène afin de faire croire aux voisins que la septuagénaire s'était absentée pour une longue durée.
Pour le Tribunal fédéral, l'internement est justifié en raison du trouble grave de la personnalité dont souffre l'auteur. Le risque de récidive concernant des actes contre la vie ou l'intégrité corporelle a été qualifié de très important par les experts qui n'ont pas retenu de mesures thérapeutiques propres à le réduire. (arrêt 6B_247/2020 du 26 mai 2020)
/ATS