Covid: colère du personnel autour des conditions de travail

Des actions de protestation ont lieu cette semaine dans toute la Suisse pour dénoncer les conditions ...
Covid: colère du personnel autour des conditions de travail

Covid: colère du personnel autour des conditions de travail

Photo: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Des actions de protestation ont lieu cette semaine dans toute la Suisse pour dénoncer les conditions de travail précaires des personnels de santé face au coronavirus. Syndicats et associations réclament notamment une prime Covid-19, soit un salaire mensuel de plus.

En ce début d'hiver, 'maladies et épuisement des personnels sont signalés un peu partout dans les institutions de santé', communique l'alliance 'Ensemble avec les personnels de santé' alors que cette semaine de protestation démarre lundi à Neuchâtel. Il faut donc 'que les dispositions légales relatives à la durée du travail maximale et aux temps de repos ne soient pas à nouveau suspendues.'

Et l'alliance de dénoncer 'le manque de reconnaissance' vis-à-vis de ceux qui sont au front contre la pandémie. Les applaudissements et la bienveillance ne suffisent pas: autorités et employeurs doivent accorder une protection maximale aux personnels plutôt que de supprimer leurs droits, comme durant la première vague, alors qu'ils étaient confrontés à une pénurie de matériel de protection.

Trois revendications centrales rythmeront cette semaine de protestation: une prime de risques Covid-19 sous la forme d'un salaire mensuel en plus pour les personnels de santé, davantage de droits sur le lieu de travail - droit de participation plus étendu et meilleure protection - ainsi que de meilleures conditions de travail, dans le respect de la loi et contre un minutage des soins.

Protestation à Neuchâtel

C'est Neuchâtel qui a donné le coup d'envoi de la semaine de protestation, avec une action devant l'Hôpital Pourtalès lundi entre 10h30 et 12h00. Selon un photographe de Keystone-ATS sur place, seules 25 personnes étaient présentes, soit 10 employés et 15 syndicalistes, tous avec des masques de protection. Le personnel n’a pas eu le droit de sortir pour manifester, selon ces derniers.

C'est que l'interdiction des rassemblements de plus de dix personnes dans les domaines public et privé a été décrétée dans le canton le même jour, écrit la section neuchâteloise du SSP. Les syndicats ont décidé de maintenir quand même la rencontre devant l'hôpital, dans le respect des gestes barrières, avec un stand pour faire savoir à l'intérieur des murs que les revendications sont encore d'actualité.

Première avancée modeste également dans ce canton: une partie du personnel vient de se voir octroyer 'une prime' sous forme d'un crédit de quelques centaines de francs valable à la cafétéria de l'hôpital, informe la section neuchâteloise du SSP dans son communiqué. A noter toutefois que tous les sites n'y ont pas accès.

Une vague de colère

D'autres actions semblables auront lieu, 'dans le strict respect des mesures de protection', mardi à Genève, Bâle et Lucerne, mercredi à Lausanne, Frauenfeld et Aarau, jeudi à Fribourg, Zurich, St-Gall ainsi qu'en Suisse centrale et samedi à Berne sur la Place fédérale. Parmi ces manifestations, bon nombre de marches et cortèges au centre-ville, passant devant des lieux de pouvoir.

L'événement bernois, qualifié de journée d'action nationale sous la bannière 'Maintenant plus que jamais!', a déjà atteint un nombre limite de participants inscrits selon un concept de protection approuvé par les autorités, fait savoir l'alliance sur son site.

Des pressions multiples

L'alliance a été fondée fin août par le Syndicat des services publics (SSP), l'association suisse des infirmiers et infirmières (ASI) et le syndicat interprofessionnel Syna. Depuis, une douzaine d'associations du milieu et d'autres syndicats - dont l'Union syndicale suisse (USS), Unia et Travail suisse - l'ont rejointe.

Dans cette crise, les personnels de santé sont exposés à une forte pression physique et psychique ainsi qu'à un danger très élevé, résume l'alliance. Ils sont confrontés à un virus aux conséquences incertaines, à des plannings changeant chaque jour, des semaines interminables, des heures supplémentaires sans limite, un matériel de protection insuffisant et à l'angoisse de contaminer les proches.

/ATS
 

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