Plus d'une vingtaine d'organisations féminines demandent dix sièges pour des femmes dans l'état-major du Conseil fédéral chargé de gérer la crise du coronavirus (EMCC). Elles pointent leur sous-représentation dans la prise de décision.
'Nous, les femmes, avons une expérience et une expertise considérables dans les domaines qui sont essentiels pour surmonter cette crise et pourtant, nous ne sommes pas prises au sérieux, ni en tant qu'expertes ni en tant que personnes concernées', relèvent ces organisations dans une lettre ouverte adressée au Conseil fédéral.
Sur les 14 personnes de la plateforme d'échange 'Point de Contact Société Civile', mise sur pied par l'EMCC, seules deux sont des femmes. 'Cela reflète une répartition extrêmement inégale du pouvoir et de la représentation politique entre les sexes', dénoncent-elles.
Besoin d'expertes
Pour ces organisations, il existe donc un besoin urgent d'infirmières, de sages-femmes, de puéricultrices, de mères, de travailleuses sociales, d'enseignantes, de migrantes, de personnel de nettoyage, de femmes au foyer et d'employées du commerce de détail et de la restauration au sein de cette plateforme.
Elles rappellent que 69% du volume total de travail en Suisse est effectué dans le secteur des soins et de l'approvisionnement et que les femmes effectuent plus de 60% de ce travail.
Plus généralement, les organisations féministes craignent une aggravation des inégalités de revenus entre les sexes à la suite de la crise. Elles estiment également que des questions les concernant, comme l'immigration, le séjour illégal, la prise en charge des proches, l'aide de voisinage, la charge supplémentaire des mères par la garde des enfants, l'école à la maison et le télétravail, ne sont pas suffisamment prises en compte.
Les syndicats veulent des actes
Un an après la grève des femmes du 14 juin, les syndicats demandent à présent des actes. Ils s'engagent dans le cadre d'une semaine violette pour la valorisation des professions féminines et réclament des salaires plus élevés pour les femmes.
Des actions seront menées dans les entreprises, des déclarations de femmes dans les différentes branches seront relayées et des débats en ligne auront lieu, sous le slogan: 'du respect, du temps, de l’argent. Plus que jamais !', indique dimanche l'USS dans un communiqué.
'La crise du coronavirus a clairement mis en évidence que le travail des femmes est indispensable. Pourtant, il continue à être sous-estimé et sous-payé', dénonce le syndicat. Ce dernier relève quelques succès, mais estime que les progrès en matière d'égalité sont trop lents.
/ATS