La peste porcine pourrait s'infiltrer en Suisse par le biais des aires d'autoroutes. Des sangliers pourraient manger des restes de nourriture infectée laissés dans ces endroits puis transmettre le virus aux porcs domestiques.
Des chercheurs de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL ont déterminé que les aires de transmission les plus probables se situent sur l'autoroute A1 entre Genève et Saint-Gall car elles sont proches de populations denses de sangliers, écrivent-ils mercredi dans un communiqué.
Des aires de repos de l'A2 autour de Lucerne, au Tessin et le long de l'A13 dans les Grisons se trouvent également dans des régions à sangliers. En tout, les chercheurs ont identifié 57 aires de repos, réparties dans 14 cantons, où le risque de transmission est élevé.
Cartes des risques
Les chercheurs ont ensuite croisé ces données avec l'emplacement des exploitations porcines et leur mode d'élevage. Les porcs élevés en plein air entrent plus facilement en contact avec des sangliers que ceux élevés uniquement dans des porcheries. Les sangliers s'approchent en effet des enclos pour voler de la nourriture ou s'accoupler.
La combinaison de ces trois facteurs - répartition des sangliers, aires de repos et exploitations porcines - a permis aux chercheurs d'établir des cartes des risques pour la Suisse. Ces dernières montrent où les exploitations porcines devraient particulièrement protéger leurs animaux du contact avec les sangliers, en installant par exemple de meilleures clôtures.
Les exploitations particulièrement exposées se situent au nord de l'A1 dans les cantons de Berne, Soleure, Bâle-Campagne, Argovie et Zurich ainsi que des deux côtés de l'A4 dans le canton de Schaffhouse et des deux côtés de l'A2 au Tessin.
Aucun cas jusqu'à présent
Aucun cas de peste porcine africaine n'a encore été enregistré en Suisse. Mais l'épizootie a presque encerclé le pays. Des sangliers infectés ont été découverts en Italie, en Belgique près de la frontière avec la France, et en Allemagne. Au printemps dernier, un foyer s'est déclaré dans une exploitation du Land allemand du Bade-Wurtemberg, près de la frontière suisse.
La maladie se propage constamment parmi les sangliers en Europe, même sans intervention humaine. Mais le virus voyage plus rapidement grâce aux humains, notamment par le biais de la nourriture. Le virus est extrêmement résistant et reste même virulent pendant des mois dans les produits à base de porc comme le jambon cru ou le salami.
Des restes de sandwichs jetés par terre sur des aires de repos ou dans des poubelles ouvertes sont une source de nourriture facile d'accès et très appréciée des sangliers des environs, explique le WSL. Il met désormais les cartes des dangers à disposition des cantons afin qu'ils puissent prendre les mesures nécessaires sur leurs aires de repos.
La peste porcine africaine affecte les sangliers et les porcs domestiques. Les animaux infectés contractent une forte fièvre et meurent dans les 7 à 10 jours. Il n'existe pour l'instant aucun remède ou vaccin. Le virus n'est pas dangereux pour les humains.
/ATS