Les députés fribourgeois ont accepté jeudi une motion visant à encourager les jeunes à s'intéresser à l'actualité. Le soutien prendra la forme d'un système de bon offrant un abonnement d'un an à un journal régional aux nouveaux citoyens, sur une base volontaire.
La motion a été avalisée par 48 voix contre 40 et 1 abstention, après un débat animé. Le texte, visant à aider la presse locale, émanait des députés Marie Levrat (PS) et Brice Repond (PVL). Le bon sera valable pour un abonnement, électronique ou papier, à un journal du canton, au choix de la personne concernée.
La motivation des deux jeunes motionnaires remontait au 13 février et au refus par le peuple suisse du train de mesures en faveur des médias. Les citoyens fribourgeois avaient voté en revanche pour les mesures, à hauteur de 57%, marquant du coup leur souhait d'aider un secteur des médias en grande difficulté depuis des années.
Selon les statistiques, près de 3500 jeunes Fribourgeois deviennent majeurs chaque année. Les prix des abonnements aux journaux du canton varient entre 90 et 450 francs pour un an. Les journaux à choix seraient La Liberté, les Freiburger Nachrichten, La Gruyère, Der Murtenbieter, Le Messager, le Kerzersanzeiger et La Broye.
Gouvernement opposé
Le Conseil d'Etat, par la voix de son président Olivier Curty, en charge de l'économie a recommandé de rejeter la motion. 'Comme le montrent des enquêtes récentes, une proportion très faible des jeunes de 12 à 19 ans lit régulièrement des journaux, que ce soit au format papier ou numérique', a-t-il détaillé dans sa réponse.
'Et le caractère payant de l’offre ne semble pas constituer le principal obstacle, car le nombre de jeunes qui consultent les journaux gratuits n’est pas plus élevé', estime encore l'exécutif. L'offre peut paraître séduisante, a reconnu Olivier Curty, 'mais c'est une solution proposée par la génération Y à la génération Z'.
'La presse régionale n'est pas le moyen privilégié des jeunes pour s'informer', a répété la députée PLR Antoinette de Weck pour motiver son refus. Le système proposé par les deux députés aurait pu figurer dans le plan de relance post-Covid, à titre de projet pilote. La droite a voté majoritairement contre un tel soutien.
/ATS