L'Université de Neuchâtel a le projet de créer un centre d'études autour du loup dans une forêt au nord de La Chaux-de-Fonds (NE). Même pas encore né, ce projet a du plomb dans l'aile car il nécessiterait un nombre important d’autorisations et de dérogations.
'Au niveau vétérinaire, le projet devrait obtenir une autorisation d’expérimentation animale, qui devra être complétée par une autorisation d’animalerie, une autorisation d’exposition d’animaux, puisqu’il est prévu que le centre soit accessible au public, et une autorisation d’importation d’animaux, étant donné que les louveteaux seraient importés du Canada', a indiqué le Conseil d'Etat à une réponse du député Patrick Erard (Vert-e-s).
La plus importante est l’autorisation d’expérimentation animale, qui conditionne toutes les autres, y compris dans les domaines de protection des forêts, de la faune et de l’aménagement du territoire. Une demande d’autorisation a été déposée par l’Université au printemps 2023.
Opposition des milieux agricoles
Comme le veut la procédure fédérale, celle-ci a été soumise pour préavis à la Commission consultative vaudoise, à laquelle le canton de Neuchâtel a délivré il y a plusieurs années un mandat d’examen. Cette commission a transmis en août 2023 une liste importante de questions aux chercheurs, car le dossier déposé était largement insuffisant et incomplet pour qu’elle puisse se prononcer sur le degré de gravité des expériences prévues et émettre un préavis.
Le canton a été informé le 31 janvier, que l’Université avait transmis les compléments attendus par la Commission consultative. 'A ce jour, nous n’avons pas connaissance de la décision de ladite commission', a précisé le canton.
'Concernant l’implantation prévue dans une forêt au nord de la ville, une autorisation de défrichement devra être sollicitée. L’intérêt des objectifs de recherche devra primer sur celui de conservation de la forêt', a ajouté le canton. Un préavis de l’Office fédéral de l’environnement sera nécessaire.
Le Conseil d’État a précisé qu'il a été informé que les associations de protection de la nature et les milieux agricoles ne sont pas du tout enthousiastes à l’idée de la réalisation de ce centre.
Ce projet, mené par l’Université de Neuchâtel et soutenu par la Ville de La Chaux-de-Fonds, est jugé d’importance nationale par la Confédération. Dans Arcinfo, Patrcik Erard a déclaré que l'Université serait refroidie devant l'accueil relativement tiède de ce dossier.
Pour Patrick Erard, 'ce projet dépasse l’arrivée du loup dans notre région. Le comportement, le langage, la communication: il y a un intérêt pour la communauté scientifique d’aller de l’avant', a-t-il expliqué au quotidien neuchâtelois. Si ce n’est pas possible, le projet se concrétisera ailleurs en Suisse ou en Europe, a-t-il ajouté.
/ATS