Le centre pédagogique de prévention des séismes (CPPS) en Valais a fait peau neuve. Inauguré cette semaine, il fait la part belle aux visualisations et explications interactives afin de former et préparer le public, notamment les élèves, à un tremblement de terre.
Le centre n'est pas nouveau, mais à l'issue de deux années de travaux et 2,6 millions de francs d’investissements, il s'est enrichi et compte trois espaces et 27 animations interactives, dont un simulateur de séismes immersif. Il a pris ses quartiers dans les locaux du campus Energypolis de la HES-SO Valais-Wallis à Sion.
'Le concept est unique en Europe, car le CPPS réunit au même endroit tout ce qu'il faut savoir avant, pendant et après un séisme de manière extrêmement pédagogique', explique Anne Sauron, cheffe de projet. S'il n'est aujourd'hui toujours pas possible de prédire les secousses sismiques, il est en revanche possible et indispensable de se préparer, ajoute-t-elle.
Pour l'experte de renommée internationale, 'il faut que tout un chacun prenne conscience du risque de séisme sans alarmisme, qu'il s'assure que son bâtiment est aux normes parasismiques, qu'il sache comment et où il peut se mettre à l'abri en cas de tremblement de terre et se prépare un kit de survie'.
Se préparer et réagir
Dans le détail, le premier espace présente via des expériences concrètes, le phénomène des séismes et les conséquences naturelles qui peuvent en découler. Le deuxième espace vise à enseigner la manière de se protéger durant les secousses, grâce à un simulateur de 5 mètres sur 6 qui reproduit à l'identique le tremblement de terre de magnitude 6,5 qui a secoué en 2009 la ville de L'Aquila en Italie. De grands écrans couvrant les murs projettent l'image de ce à quoi ressemble la ville avant, pendant, après.
'C'était surprenant et un peu effrayant', raconte Melissa, 13 ans, dont la classe a passé trois heures mardi, une heure par espace, dans le Centre. 'Je crois qu'on ne peut jamais être complètement prêt et que c'est quelque chose de très difficile à vivre', mais elle souligne avoir appris comment sortir de sa maison en cas de secousses, à couper le gaz, l'électricité, l'eau et se préparer un pack de survie.
Cette simulation est essentielle, abonde Anne Sauron. 'Il faut vivre physiquement une secousse pour retenir de quelle manière on doit y réagir au mieux'. Melissa et ses camarades ont aussi appris à prodiguer les premiers secours et les précautions à prendre pour leur propre sécurité, autant de connaissances détaillées dans le troisième espace du centre.
Ouvert sur réservation
Le séisme italien a été choisi pour ses ressemblances avec ce qui pourrait se produire en Valais. Le canton alpin présente, selon les spécialistes, l'aléa sismique le plus élevé en Suisse. En moyenne statistique, un séisme d’une magnitude de 6 se produit en Valais tous les 80 à 100 ans. Le dernier séisme d’importance, le plus fort sur cette dernière période, remonte à 1946.
Il avait fait quatre victimes et causé pour plusieurs millions de francs de dommages. De nos jours et vu la densité des habitations et de nos infrastructures, particulièrement dans la vallée du Rhône, un tel séisme provoquerait des dégâts bien plus conséquents.
'L’objectif est d’accueillir au CPPS 3000 élèves et enseignants par année', relève Christophe Darbellay, chef du Département de l’économie et de la formation. Le centre est dès à présent ouvert sur réservation aux écoles des autres cantons, au public et aux entreprises.
/ATS