L'instigatrice du parricide de Villeneuve (VD) a fait appel mardi de sa condamnation à 16 ans de réclusion pour assassinat. En 2014, avec l'aide de son fils, cette femme de 52 ans avait tué son père octogénaire. Verdict dans l'après-midi.
Les avocats de la quinquagénaire ont plaidé le meurtre et réclamé une peine inférieure aux seize ans infligés en octobre dernier par le Tribunal criminel de Vevey. Ils ont demandé que la Cour ne s'en tienne pas à une lecture 'superficielle' et trop 'commode' du dossier, faisant de leur cliente une femme qui tue par crainte d'être dépossédée de son héritage.
'Il n'y a pas de meurtre d'un père sans des circonstances extraordinaires', a plaidé Me Stefan Disch. Il a rappelé le lourd contexte familial fait de jeux de pouvoir, de dépendance financière ainsi que d'abus sexuels du père sur sa fille alors adolescente, des accusations jugées crédibles par la défense.
Il ne faut pas rendre une 'justice des apparences', a ajouté Me Valérie Pache Havel, en référence au caractère 'froid' et 'peu sympathique' de sa cliente. A ses yeux, la peine infligée à sa cliente est 'bien trop lourde', 'disproportionnée' par rapport aux dix ans dont a écopé son fils, reconnu coauteur du crime. Le jeune homme de 23 ans n'a pas recouru contre la sanction.
Réclusion à vie
Le Ministère public fait une toute autre lecture de l'affaire et réclame une aggravation de la peine qu'il juge 'arbitrairement clémente'. Comme en première instance, il a requis la réclusion à vie.
Il a rappelé la 'responsabilité écrasante' de l'accusée, qui a entraîné son fils dans sa funeste expédition ainsi que sa 'volonté homicide intense qui a perduré pendant plusieurs phases'.
De nuit, tous vêtus de noir, le duo s'était discrètement rendu au domicile de l'aïeul. Mère et fils avaient poussé le vieil homme dans les escaliers, puis l'avaient roué de coups avec une canne et un parapluie, avant de l'étrangler avec une écharpe. Celle-là même que le petit-fils avait offerte à son grand-père pour Noël.
/ATS