À l’occasion des Journées de la presse du secteur, Iseotec a ouvert les portes de son atelier loclois vendredi matin. Le fabricant de pièces horlogères en métal souhaite se diversifier vers la production d’instruments médicaux pour se prémunir des fluctuations du marché horloger.
Des jets d’huile noient les pièces métalliques en cours d’usinage. C’est dans le grondement des machines qu’Iseotec a accueilli les médias vendredi matin à l’occasion des Journées de la presse de l’Association des fabricants de décolletages et de taillages (AFDT), son association faîtière. Les machines qui tournent dans son atelier du Locle taillent le métal pour former des composants horlogers, comme des bracelets ou des boitiers. Ce secteur absorbe aujourd’hui 80% de la production de l’entreprise, mais d’autres débouchés se développent.
La fabrication d’instruments médicaux est vue comme un axe stratégique du développement de l’entreprise, qui souhaite faire passer ses ventes à destination du secteur médical de 20% aujourd’hui à 40% d’ici l’année prochaine. « Même si de notre côté, l’horlogerie ne va pas si mal, il est clair que nous subissons sa cyclicité. Donc avoir une activité dans le secteur médical nous permet de lisser les carnets de commande sur l’année », explique Emeric Chopard, le directeur général d’Iseotec.
Emeric Chopard : « Nous avons le savoir-faire et les machines pour répondre aux besoins » du secteur médical.
Un savoir-faire régional important
Entre les rangées de machines, les techniciens s’activent pour vider les bacs de déchets métalliques ou programmer les mouvements des bras articulés. Le site fonctionne en continu, de jour comme de nuit et tous les jours de la semaine. Malgré cette totale automatisation, la présence de l’entreprise au sein de l’écosystème industriel des Montagnes neuchâteloises reste importante pour son directeur : « Nous bénéficions d’un savoir-faire, de collaborateurs de la région qui ont le sens de la qualité, du détail et qui ont toujours baigné dans ces milieux microtechniques complexes. »
« Nos clients à l’international viennent parce que nous disposons d’un savoir-faire qui n’existe qu’ici. »
Face aux tensions douanières qui règnent sur le marché international, le directeur général d’Iseotec demeure confiant. L’entreprise vend sa production principalement à des clients suisses, même s’il concède que ces derniers, eux, exportent. « Il y a un peu d’incertitude et une visibilité qui est peut-être moins bonne qu’habituellement, mais nous avons toujours été résilients. Le marché suisse l’est aussi et je pense que nous allons nous démarquer et sortir de cette crise renforcés, parce que nous développons de nouveaux produits, restons à la pointe et combatifs », veut croire Emeric Chopard. /jti