Une résidence artistique féminine a rassemblé un collectif d’autrices romandes et africaines du 22 novembre au 9 décembre. Ce projet aboutira à une exposition et à une bande dessinée.
Agathe Borin, autrice suisse romande basée à Neuchâtel et membre du collectif d’autrices « La bûche ».
Un projet qui mêle créativité et diversité. Le collectif romand « la bûche » poursuit sa mission de promouvoir la bande dessinée féminine. Créé en 2015 par les artistes hélvétiques Fanny Vaucher et Jenay, ce groupe réunit une centaine d’autrices et a pour objectif de visibiliser leur travail dans un milieu encore peu représenté par les femmes. Chaque année, 17 nouvelles autrices rejoignent le collectif pour contribuer à une publication annuelle sous la forme d’un fanzine.
Au-delà de cette production, « la bûche » mène des projets variés, comme des résidences artistiques et des expositions. Parmi ses initiatives récentes, le projet « Sororité » en fait partie.
Entre le 22 novembre et le 9 décembre 2024, six autrices suisses ont participé à une résidence artistique en République démocratique du Congo. « Pendant deux semaines, nous avons collaboré avec cinq autrices venues du Kenya, du Gabon, du Maroc et de la RDC », explique Agathe Borin, membre du collectif et installée dans le canton de Neuchâtel depuis cinq ans.
Agathe Borin : « Le but était d’être en lien entre femmes et entre autrices de bandes dessinées ».
Des moments enrichissants
Cette collaboration a permis aux participantes de croiser leurs expériences et leurs univers graphiques. « Travailler et échanger toutes ensemble autour de nos différentes pratiques et expériences était un très bon apprentissage collectif », sourit l’autrice.
« Il y a tout un terreau de la bande dessinée sur le continent africain ».
Les journées des onze femmes réunies pour cette initiative étaient ponctuées d’ateliers collaboratifs, d’échanges d’idées et d’explorations artistiques. Sur place, les outils différaient selon les habitudes des participantes. « La plupart des autrices africaines privilégiaient les outils numériques, mais elles ont été contentes de travailler avec nos techniques plus traditionnelles comme le papier, l’encre ou le crayon », ajoute Agathe Borin.
« Certaines thématiques qui ressortaient ne seraient pas forcément apparues dans notre collectif habituel. Cela nous a permis de sortir de notre petite bulle ».
La résidence a pu voir le jour grâce à Pro Helvetia (Fondation suisse pour la culture). Plusieurs soutiens, notamment un don de 6’000 CHF de la Fondation culturelle de la Banque cantonale neuchâteloise permettront d’aboutir à une publication et une exposition pour le Festival BDFIL prévu pour mai 2025. Le site officiel du collectif d'autrices de BD est à retrouver ici. /ifp
