La documentariste valaisanne Sarah Gay-Balmaz signe cinq épisodes sur ce lieu d’accueil et de diagnostic et soins médicaux pour les requérants, sans-papiers et autres personnes en marge de la société. Une clé pour « comprendre les enjeux de l’accès à la santé en général ».
L’accès à la santé pour les plus démunis : c’est le thème d’un podcast sur la Maison de santé de l’association Médecins du monde, créée en 2016 à La Chaux-de-Fonds. Un lieu qui offre des consultations et des soins médicaux de base aux requérants d’asile, sans-papiers et aux populations les plus fragiles. Dans cette série de cinq épisodes d’environ un quart d’heure chacun, la documentariste valaisanne Sarah Gay-Balmaz livre une série de témoignages de soignants – souvent des infirmières – et de soignés. L’auteure s’est aussi rendue dans les centres d’accueil de Tête-de-Ran et de Couvet. Son exploration du dispositif s’arrête ici ou là sur des situations particulières, comme celles des femmes et des mineurs non-accompagnés. On découvre dans ce podcast un espace où les acteurs tentent, au-delà de panser les plaies physiques et psychiques des plus démunis, de leur redonner un tant soit peu de pouvoir sur leur réalité.
Des histoires « qu'il faut écouter »
« Que ces personnes acceptent de se livrer, alors qu’elles sont dans des situations d’urgence, qu’elles ont souvent vécu des traumas, je trouve que c’est d’une force assez folle, et que c’est justement ces histoires qu’il faut écouter et je pense que c’est vraiment important de donner la parole aux personnes concernées, pour s’assurer de comprendre les enjeux de l’accès à la santé en général », estime Sarah Gay-Balmaz.
Sarah Gay-Balmaz : « C'était assez impressionnant de découvrir cette réalité de l'intérieur. »
« Le travail des équipes infirmières, il est très complexe. Parce qu’il demande d’assurer un accès qui est dit ‘bas seuil’. Souvent, les consultations sont interrompues. Il s’agit de faire le lien. De s’assurer de pouvoir être compris », décrit la documentariste.
« Le travail des équipes infirmières se semble très complexe. »
« Il y a forcément un sentiment d’impuissance face à la violence systémique, à la stigmatisation ou à l’incertitude, [les infirmières] ne peuvent pas forcément faire grand-chose, à part accompagner, rediriger les personnes, essayer de les encourager à nourrir des liens », observe Sarah Gay-Balmaz. /vco