Un phénomène qui plonge les travailleurs dans l’insécurité. L’Association de défense des chômeurs de La Chaux-de-Fonds a dénoncé ce jeudi les contrats à zéro heure, lors d’une soupe au caillou.
Une soupe au caillou pour dénoncer les emplois précaires. Différentes associations de défense des chômeurs étaient réunies à La Chaux-de-Fonds ce jeudi, à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère. Le public était également convié à un débat. Les porteurs de l’événement ont pointé du doigt le travail sur appel, mais aussi les contrats à zéro heure ; ces contrats dans lesquels les employeurs ne fixent aucun taux d’occupation clair. Pour l’Association de défense des chômeurs de La Chaux-de-Fonds, ce phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur et plonge les travailleurs dans l’insécurité. « Légalement, l’employeur n’a aucune obligation de préciser un nombre d’heures minimum dans le contrat », regrette Sylvain Aubert, référent de l’ADC de La Chaux-de-Fonds.
Sylvain Aubert : « Ça fait des variations de revenus qui peuvent être très grandes. »
Jusque-là, les tentatives pour changer la législation ont toutes échoué en Suisse, selon Sylvain Aubert, pour qui il y a toutefois des motifs de réjouissance. Il cite le Royaume-Uni en exemple. « Le nouveau gouvernement travailliste a l’intention de légiférer et d’imposer un nombre minimum d’heures de travail dans les contrats », explique-t-il.
« Si ça peut se faire au Royaume-Uni, ça peut se faire en Suisse. »
Difficile pour les employés de se prémunir contre ces contrats de travail dits « précaires ». Si le dialogue n’aboutit pas avec le futur employeur, l’un des moyens est de passer par les tribunaux en s’appuyant sur diverses jurisprudences du Tribunal fédéral, « ce qui, pour un employé isolé, est difficile », indique Sylvain Aubert.
Il ajoute que ce type de contrats, qui touche une vaste palette de professions, peut aussi pénaliser les travailleurs dans leur accès au chômage ou à l’aide sociale.
« On ne veut pas toucher à la flexibilité des entreprises, mais le but du travail c’est quand même de pouvoir vivre décemment », conclut Sylvain Aubert. /sbm-cwi