Le 27 septembre 1959, le canton était le deuxième de Suisse, après Vaud, à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux femmes au niveau communal et cantonal. L’occasion de faire le point sur certains enjeux actuels avec Laurence Boegli, co-cheffe de l'Office de la politique familiale et de l'égalité du Canton de Neuchâtel.
S’il a fallu attendre 1971 pour le suffrage féminin sur le plan fédéral, les Neuchâteloises ont pu glisser leur premier bulletin dans une urne il y a 65 ans. Le 27 septembre 1959, le canton devenait le deuxième de Suisse à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux femmes en matière communale et cantonale, juste après Vaud.Si ce droit est aujourd’hui acquis en Suisse, les femmes se mobilisent toujours un petit peu moins que leurs homologues masculins dans les urnes. Selon Laurence Boegli, co-cheffe de l'Office de la politique familiale et de l'égalité du Canton de Neuchâtel, cet écart tend à diminuer. « Lors des élections communales de cette année par exemple, 30.2% de l’électorat féminin s’est mobilisé, contre 31.3% de l’électorat masculin, l’écart est donc très faible.» En revanche, cette tendance tend à s’inverser chez les plus jeunes, où les femmes se mobilisent en plus grand nombre. Aux yeux de la co-cheffe de l’Office de l’égalité, « cela s’explique par le fait que les femmes suivent désormais davantage de formations académiques de niveau tertiaire. Or, on sait qu’il existe un lien très fort entre le fait de voter et le niveau de formation, ce qui explique cette plus grande mobilisation féminine. »
Laurence Boegli : « La proportion de votantes rattrape la proportion de votants. »
Une répartition genrée des dossiers
L'engagement politique des femmes continue de croître, notamment à Neuchâtel, ce qui met en lumière la répartition des dossiers dans les parlements. Pour Laurence Boegli, il s'agit d'un enjeu important, « certaines commissions du Grand Conseil sont composées d’une large majorité de femmes. » C’est le cas de la commission éducation du Grand Conseil où elles représentent 92% des membres. À l’inverse, elles ne sont que 31% au sein de la commission des finances. « En comptant les suppléantes, le Grand Conseil est composé à 53% de femmes, précise Laurence Boegli. Le fait que certaines commissions présentent des disparités de genre aussi élevées n’est pas anodin. » Pour remédier à cette situation, l’Office de l’égalité mise sur deux moyens d’action. Comme sa co-cheffe l’explique, « une conférence destinée aux partis sera organisée sur les pistes pour une mixité réussie dans les stratégies électorales comme dans la vie courante des partis. De plus, des ateliers seront organisés pour les candidates et candidats souhaitant avoir un regard sur le sexisme ordinaire et les stéréotypes genrés qui règnent encore aujourd’hui en politique ».
« Nous souhaitons inciter les hommes à prendre pleinement en main les questions qui touchent à l’éducation, au social et à la santé. »
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