Les députés neuchâtelois ont accepté mardi sans opposition la loi sur l'encouragement aux activités culturelles et artistiques, qui augmente la somme pour la culture de 1,2 million de francs. Sept socialistes se sont abstenus, jugeant le texte peu ambitieux. La loi a néanmoins fait l'objet de nombreux amendements de la gauche.
Cette loi-cadre, à laquelle vont s'arrimer les politiques culturelles, fixe des principes et objectifs. « Elle pourra tenir compte des besoins qui évoluent dans le temps », a déclaré Alain Ribaux, conseiller d'Etat en charge de la culture.
« On parle désormais de concertation avec les communes. Il n'y a pas de report de charges sur elles mais au contraire une volonté du canton d'augmenter son soutien », a précisé Alain Ribaux. « On ne peut pas comparer le soutien neuchâtelois à celui d'autres cantons, en raison de flux financiers différents avec les communes. Si l'on additionne le montant de la Loterie romande, celui des communes et celui du canton, Neuchâtel arrive en 3e position au niveau suisse des dépenses culturelles par tête d'habitant », a ajouté le conseiller d'Etat.
La loi prévoit d'augmenter sur trois ans le volume de subvention de 1,2 million de francs. Elle prévoit aussi de renforcer d'un demi-poste de travail le service de la culture pour l'aider notamment à appuyer des projets spécifiques.
Gauche mitigée
Cette loi n'a pas suscité « l'enthousiasme » de la gauche. « Six ans de travail pour un projet généraliste et peu ambitieux », a expliqué Mathias Gautschi (PS). Le député Julien Gressot (POP) relève aussi l'absence de moyens financiers adéquats.
Julien Gressot : « A l’heure actuelle, ce sont les Communes et la Loterie romande qui fournissent les plus gros efforts financiers dans le domaine culturel. On voudrait voir le Canton prendre ses responsabilités. »
Julien Gressot ajoute que le texte est concentré sur les institutions culturelles et pas assez sur les artistes indépendants et les milieux alternatifs. La députée vert'libérale Brigitte Leitenberg répond « que les critères d’octroi de subventions sont clairement établis. C’est sûr qu’il y a une culture alternative, mais si les dossiers sont remplis, il y a les moyens d’avoir aussi des soutiens. »
Brigitte Leitenberg : « Le Canton a un budget à gérer. Il donne à la culture beaucoup plus qu’à d’autres domaines qui en auraient tout autant besoin. »
Assises de la culture
La loi a donc fait l'objet de nombreux amendements. Le Grand Conseil a accepté de fixer un ratio dans les budgets des constructions et des rénovations pour des interventions artistiques. Le pourcentage du coût total, affecté à une intervention artistique, fixé par le Conseil d'Etat, ne pourra être inférieur à 0,5%. Son montant maximum s'élève à 400'000 francs.
Les députés ont aussi approuvé que l'Etat organise une fois par législature les assises de la culture avec l'ensemble des acteurs culturels du canton. Le canton devra aussi fournir un rapport d'information une fois par législature.
Plusieurs amendements de la gauche ont été refusés. Le PS voulait notamment que l'Etat contribue à l'emploi des acteurs culturels du canton ou qu'il veille au soutien des milieux indépendants. Par rapport à l'initiative « 1% pour la culture », déposée le 30 juillet 2021 et qui demande qu'au moins 1% du budget de l'Etat soit consacré au soutien des activités culturelles, le Conseil d’État a souhaité lui consacrer un rapport dédié. Le texte « nécessite un approfondissement important, notamment quant à la faisabilité de sa mise en œuvre et aux implications pour les prérogatives du Grand Conseil », a expliqué le gouvernement. /ats-aju-jpp