Complexité administrative, retraites basses ou inexistantes, problèmes de santé : Vieillir en Suisse en tant qu’étranger n’est pas forcément facile. C’est le thème d’une exposition vernie ce mercredi au Péristyle de l’Hôtel-de-Ville à Neuchâtel et qui est également installée sur la Place Espacité à La Chaux-de-Fonds. A travers huit portraits de seniors étrangers, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE) veut mettre en lumière la précarité dans laquelle ceux-ci se trouvent et les embûches qu’ils rencontrent. Et il y a multitudes de problèmes, explique Elisa Turtschi, co-coordinatrice de l’ODAE. Ils concernent notamment les lois sur l’immigration. « Certains permis de séjour limitent l’accès aux droits sociaux », développe-t-elle.
Elisa Turtschi : « C’est aussi des pratiques administratives, dont certaines pourraient être aisément adaptées. »
Il y a donc des problèmes de législation, en plus des complexités administratives. Les Villes de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel, ainsi que le Canton de Neuchâtel sont partenaires de cette exposition. Alors justement l’Etat, que fait-il ? « Des changements sont possibles », clame Grégory Jaquet. Le délégué aux étrangères et étrangers et chef du Service de la cohésion multiculturelle du Canton de Neuchâtel reconnaît que l’Etat « doit s’améliorer, fort ! » Dans ce but, le Conseil d’Etat a élaboré une feuille de route avec 50 mesures pour « transformer la façon dont on livre les prestations », précise-t-il.
Grégory Jaquet : « C’est aussi la façon dont on informe les gens qui ont droit à une prestation d’assistance publique. »
Des parcours différents, qui illustrent la multitude de problèmes
L’exposition présente le parcours de huit retraités étrangers. Avec leur portrait, un petit texte sur une brochure : leur témoignage. Tous sont en situation de précarité et vivent des situations singulières. Il y a notamment un homme qui s’est retrouvé sans rien après d’importants soucis de santé.
Elisa Turtschi : « Il survivait parce que ses proches lui apportaient de la nourriture. »
Autre témoignage celui d’un couple qui, depuis que l’exposition a été dévoilée, a reçu un ordre d’expulsion. Dans leur cas, c’est en raison de l’invalidité du mari et du caractère « marginal » du travail de la femme que leurs permis n’ont pas été renouvelés, raconte Elisa Turtschi.
« Il faut avoir la qualité reconnue de travailleur. »
L’exposition « Vieillir en Suisse en tant qu’étranger-ère » est à découvrir sur la Place Espacité à La Chaux-de-Fonds jusqu’au 8 septembre et au Péristyle de l’Hôtel-de-Ville à Neuchâtel jusqu’à ce vendredi dans le cadre d’un partenariat avec le Canton de Neuchâtel et les deux villes. /lgn