L’occasion de se souvenir de leur pays et de faire le point sur une intégration pas toujours aisée. Samedi 24 août, c’est la fête nationale ukrainienne. Pour l’occasion, l’association des Ukrainiens du canton de Neuchâtel organise différents événements à la place du Port de Neuchâtel.
« Depuis que nous sommes en Suisse, on ressent la vraie valeur de cette journée de l’indépendance », déclare Iryna Gvozdetska, responsable communication de l’association des Ukrainiens du canton de Neuchâtel. Depuis son arrivée dans le pays en juin 2022, la perception de cette fête a beaucoup changé. « En Ukraine, cette journée représentait seulement un jour de congé supplémentaire », explique-t-elle. Commémorée en l’honneur de l’indépendance de l’Ukraine face à l’ex-URSS, la fête nationale du pays n’a plus tout à fait la même saveur depuis l’invasion russe de février 2022.
Iryna Gvozdetska : « Aujourd’hui, c’est plutôt un jour pour réfléchir et garder en mémoire. »
Une note d’espoir
Bien sûr, cette fête n’est pas uniquement vouée à l’affliction. Si la présence d’un mémorial pour les proches décédés au cours du conflit rappelle la mémoire de ceux qui ne sont plus, l’organisation de cette journée se veut également pleine de joie. « On ne souhaite pas uniquement partager notre tristesse. On danse, on chante, c’est aussi pour partager de l’espoir », explique la responsable communication de l’association. Car de l’espoir, il y en a. Malgré un conflit qui dure, l’incursion ukrainienne en Russie le 6 août dernier a permis d’insuffler un nouvel élan de motivation, aux yeux d’Iryna Gvozdetska. « Cette avancée à Koursk donne un peu de courage à nos soldats et elle permet également de montrer aux pays qui nous viennent en aide que nous sommes capables de riposter », déclare -t-elle. Mais comme la mère de deux enfants le précise, « le plus important, c’est d’arrêter cette guerre ».
Les enjeux de l’intégration
« Ma plus jeune fille a trois ans, elle a déjà plus vécu en Suisse qu’en Ukraine ». Cette réalité, c’est celle d’un conflit qui dure. Pour les Ukrainiens et Ukrainiennes installés en Suisse, l’intégration n’est pas toujours facile. Si l’apprentissage de la langue en lui-même ne pose pas beaucoup de problème aux yeux de Iryna Gvozdetska, c’est plutôt la motivation pour s’y mettre qui vient parfois à manquer. Comme elle le précise, « sans travail, on n’a pas toujours la motivation pour apprendre le français ou pour sortir ». En effet, comme elle ne manque pas d’ajouter, « dès que l’on est adulte, le travail représente notre premier véritable réseau dans un nouveau pays ». Or, obtenir un poste en Suisse n’est pas toujours chose aisée. Elle-même détentrice d’un permis S, elle explique que « se faire engager lorsque le permis ne dure pas plus d’un an, c’est très compliqué ». Néanmoins, la responsable communication de l’association des Ukrainiens de Neuchâtel reste positive, elle souligne que les discussions à ce sujet sont prévues à l’interne afin d’essayer de trouver des solutions. /mkr