Performance : Mehkala, l’artiste fétichiste qui manie les cordes

La Case à Chocs accueillera samedi une performance de shibari, un art des cordes japonais qui ...
Performance : Mehkala, l’artiste fétichiste qui manie les cordes

La Case à Chocs accueillera samedi une performance de shibari, un art des cordes japonais qui consiste à attacher des personnes ou des objets. Rencontre avec l’artiste fétichiste Mehkala, spécialisée dans cette pratique

Mehkala réalise ses suspensions sur un bambou soutenu par une structure en bois. Mehkala réalise ses suspensions sur un bambou soutenu par une structure en bois.

L’art des cordes. C’est ainsi qu’on peut appeler le shibari, un art japonais qui consiste à attacher des personnes ou des objets, voire à les suspendre. Une pratique artistique qui est aussi utilisée dans le milieu du BDSM, qui regroupe un ensemble de pratiques sadomasochistes. Une performance publique aura lieu samedi à la Case à Chocs à Neuchâtel. Elle sera menée par la Chaux-de-Fonnière Mehkala, artiste fétichiste et domina dans le milieu du BDSM.

Mehkala, artiste fétichiste : « Le shibari est une pratique qui peut être sensuelle, érotique, sexuelle - ou pas ! » 

Le donjon de Mehkala consiste en une pièce cosy. Des plantes, un canapé chiné en brocante, des rideaux vaporeux. Au mur s’alignent tous les outils utiles à la performeuse chaux-de-fonnière. Au centre, la structure qu’elle utilise pour le shibari.

« Le bambou attaché à la structure me permet de suspendre la personne » 

Dans ses sessions, Mehkala crée des structures en cordes sur le corps, afin d'immobiliser la personne et éventuellement de la suspendre. L'artiste fétichiste pratique cet art depuis plusieurs années. Elle a commencé d’abord comme personne attachée, avant de devenir celle qui attache. Elle a commencé par assimiler toutes les techniques de la branche du BDSM avant de se spécialiser dans le shibari : techniques d’attache, de suspension, comment adapter les cordes aux corps sans les mettre en danger. Il a ainsi fallu apprivoiser les risques. Pour les pallier, elle s’est formée à des bases d’anatomie, de communications verbales et non verbales, mais aussi aux mesures de sécurité. Chaque rendez-vous est minutieusement préparé, en prenant en compte les envies et les limites de chaque personne. Son métier la mène au plus proche des clients et de leur besoin de lâcher-prise.

« Quand elles lâchent prise, certaines personnes peuvent rire, être très calme, ou au contraire pleurer » 

Depuis deux ans, Mehkala tient un compte Instagram sur lequel elle publie des photos de ses sessions. Un projet qui lui tenait à cœur pour apprivoiser la honte qui entoure souvent les discussions autour de ce sujet. « Dans le cadre de mes études, j’ai voulu réaliser un travail sur le shibari. Je me suis rendue compte que j’avais honte d’en parler à mes enseignants », confie-t-elle. Une manière aussi pour elle de dédiaboliser la pratique et d’en déconstruire les clichés.

« Les personnes qui font du shibari et du BDSM, c'est monsieur et madame tout le monde » 

Mehkala sera à la Case à Chocs samedi soir à partir de minuit pour une performance publique. Elle réalisera sur scène deux sessions de shibari, impliquant des bambous et du nylon en plus des cordes. « Nous avons répété pour que tout soit maîtrisé », conclut-elle. /agy


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