L’institution, chassée de lieu en lieu, a fini par faire son nid aux Moulins souterrains du Col des Roches. La fondation inaugure samedi une double exposition sur les collections historiques et leur parcours tumultueux
Un renard empaillé. Des pierres précieuses. Un rouet. Autant d’objets qui ont constitué un jour le Musée d’histoire du Locle et qui auraient pu disparaître. Pour cause, la longue cavale du musée, chassé de chacun des lieux qu’il a habités avant d’arriver finalement en 1991 aux Moulins souterrains du Col des Roches. Aujourd’hui dépositaire des collections historiques, la fondation inaugure samedi une double exposition, « Recherche locaux désespérément : le Musée d'histoire du Locle de 1849 à nos jours ». La première partie, temporaire, retrace le parcours tumultueux du musée et dure jusqu’au 10 novembre. La deuxième, permanente, met en valeur ses objets les plus rares sous la forme d’un « cabinet de curiosités ». Une double inauguration indispensable pour rendre hommage aux collections longtemps oubliées, explique Caroline Calame, conservatrice des Moulins souterrains.
Caroline Calame : « Le Cabinet de curiosités rend hommage à cette façon ancienne qu’on avait de collectionner les objets »
Au moment de son ouverture en 1849, le musée était plus sobrement appelé le Musée du Locle. C’était un musée généraliste, rassemblant des objets d'histoire, d’art ou d’horlogeries. Si les collections d’œuvres d’art et d’objets horlogers ont depuis rejoint leur musée respectif, le Musée d’histoire du Locle – il gagne son patronyme officiel en 1911 au moment de son premier déménagement – a acquis des objets variés. L’exposition temporaire propose de redécouvrir cette ambiance de collection « multiple » en même temps que l’on découvre le parcours du musée. Parmi les objets exposés : les volets de la librairie Girardet, créée en 1758.
« Le libraire écrivait sur ces volets les titres des livres qu’il vendait à l’époque »
À côté des portraits de princes prussiens et des cruches d’eau, on retrouve aussi des photographies imitant des tableaux vivants, ou encore un drapeau suisse rapiécé qui pourrait bien avoir accompagné la révolution neuchâteloise de 1848. Et si la cavale semble terminée aujourd’hui, Caroline Calame regrette le manque de place pour rendre honneur à ces collections historiques.
Le vernissage de l'exposition aura lieu samedi 9 mars à 18h. L'exposition temporaire pourra être admirée jusqu'au 10 novembre 2024. /agy