La Suisse ne respecte pas la Convention d’Istanbul

Les femmes migrantes victimes de violences sexuelles ne sont pas correctement prises en charge ...
La Suisse ne respecte pas la Convention d’Istanbul

Les femmes migrantes victimes de violences sexuelles ne sont pas correctement prises en charge. C’est l’un des constats d’une coalition de douze associations neuchâteloises. Elles ont réalisé un rapport qui a été remis début décembre au Conseil d’État. Il est accompagné de trois axes d’amélioration

Dominique Quiroga, co-présidente de RECIF Neuchâtel, était invitée dans La Matinale jeudi. Dominique Quiroga, co-présidente de RECIF Neuchâtel, était invitée dans La Matinale jeudi.

Une meilleure prise en charge des femmes migrantes victimes de violences sexistes et sexuelles. C’est ce que demande une coalition de douze associations neuchâteloises en contact avec cette population. Elles ont réalisé un rapport qu’elles ont présenté début décembre à la conseillère d’Etat Florence Nater. L’un des problèmes découle de la Loi sur l’aide aux victimes. 

Dominique Quiroga, co-présidente de Récif, qui fait partie de la coalition, a indiqué jeudi dans La Matinale que la Convention d’Istanbul de lutte et de prévention des violences faites aux femmes, que la Suisse a signée, veut que « l’on mette en place des protections et des soins, quel que soit la nationalité et l’endroit où l’on se trouve ». La Suisse est censée la mettre en vigueur depuis 2018. Une mise en œuvre difficile puisque la Loi sur l’aide aux victimes ne reconnait pas les violences faites dans le pays d’origine de ces femmes ni sur le chemin de l’exil. Ce qui fait « que ces femmes passent sous les radars. » Le Canton de Neuchâtel manque aussi cruellement d’interprètes. « C’est un déficit majeur dans tous les Services, y compris ceux qui sont censés avoir un service d’interprétation. Et donc, tout le monde est un peu dans la bricole. »

La coalition pointe aussi du doigt le Centre fédéral de requérants d’asile de Perreux. Elle relève que même si l’immigration relève du droit fédéral, le Canton de Neuchâtel a tout de même la possibilité d’agir parce que « le Canton reste responsable des soins de santé. » La coalition propose trois pistes d’améliorations : un meilleur suivi médical et psychologique, une meilleure formation du personnel en relation avec les migrants et des mesures en lien direct avec le Centre fédéral de Perreux.

Florence Nater, conseillère d’État en charge du dossier, est consciente des problématiques soulevées par la coalition. Des mesures ont déjà été mises sur pied. Un collaborateur a par exemple été formé à ces questions au Service des migrations. D’autres mesures sont en train d’être mises sur pied, comme la création au sein du RHNe d’une unité qui sera dédiée à la médecine des violences. Il devrait voir le jour en 2024. Florence Nater souhaite que les femmes victimes de violences dans leur pays d’origine et sur le chemin de l’exile puissent y avoir accès. Elle souhaite aussi une meilleure formation des personnes en lien avec ces populations.

Florence Nater, conseillère d'Etat neuchâteloise :

/sma


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