La deuxième édition de l’événement Aujourd’hui j’peux pas, j’ai transition s’est tenue samedi à l’Université de Neuchâtel. Les déchets et l’impact environnemental des aliments faisaient partie des problématiques évoquées
Apprendre à mieux prendre soin de l’environnement. L’Université de Neuchâtel accueillait samedi la deuxième édition de l’événement Aujourd’hui j’peux pas, j’ai transition, organisé en collaboration avec le Centre écologique Albert Schweitzer (CEAS). L’objectif de ce rendez-vous est d’apporter des outils et des connaissances au public pour alimenter son action en faveur de la transition écologique.
Les participants étaient conviés à une conférence, à une table ronde, à un film et à des ateliers.
L’un des intervenants a par exemple montré que l’on pouvait utiliser les clés du marketing pour tenter de faire adopter des comportements plus respectueux de l’environnement. Valéry Bezençon, professeur de marketing à l’Université de Neuchâtel, a pris l’exemple des boîtes de recyclage à papier personnelles installées au sein d’une entreprise qui ont permis de réduire drastiquement la quantité de papier retrouvée au fond de la poubelle par la simple suppression des quelques pas à réaliser pour trouver le point de recyclage commun au fond d’un couloir. À ses yeux, le changement de comportement passe aussi par un travail sur la recherche de solutions.
Pour Valéry Bezençon, il est aussi important de segmenter la population en divers groupes présentant des désirs similaires pour que les messages délivrés soient plus efficaces. Valéry Bezençon a pris l’exemple de la boîte à mégots proposée aux fumeurs pour éviter de retrouver ce type de déchets dans la nature. Il s’agit là d’une solution pensée pour une catégorie de population, afin de changer certains comportements.
La gestion des déchets dans les villes
Lors de cette édition, il a aussi été question de la façon dont les villes gèrent leurs déchets. Le conseiller communal de Neuchâtel Mauro Moruzzi a rappelé que la création de conteneurs enterrés et l’instauration de la taxe au sac a permis de réduire les trajets des camions-poubelles, ainsi que les quantités de déchets récoltées, tout en augmentant la part du recyclage. Malgré tout, « la problématique centrale, ce n’est pas tellement de collecter les déchets, mais c’est surtout de ne pas les produire », a-t-il ajouté. Il faut savoir qu'en Suisse, chaque habitant produit en moyenne 730 kilos de déchets par an, selon Patrick Kohler co-directeur du CEAS. Une comparaison a aussi été faite entre Bienne et Neuchâtel sur la question du recyclage des plastiques, pratiqué dans la première localité et pas dans la seconde.
La Ville de Neuchâtel a par ailleurs pris plusieurs mesures pour lutter contre le littering, l’abandon de déchets dans l’espace public. L’une des mesures consiste à favoriser les sols clairs vers les points de collecte, que la population tend inconsciemment à garder plus propres, explique Mauro Moruzzi :
Valéry Bezençon, professeur de marketing, Cyrille Mülhestein, insepcteur de la voirie de Bienne, et Mauro Moruzzi, conseiller communal à Neuchâtel, étaient trois des intervenants d'une table ronde organisée samedi à l'Université de Neuchâtel à laquelle participait également Moussa Kébé du CEAS en direct du Sénégal.
Différents ateliers étaient aussi à disposition du public. La fondation Biovision proposait par exemple de mieux cerner l’impact environnemental de certains aliments. Quentin Füeg, responsable de projets de sensibilisation pour Biovision, invite les citoyens à réduire leur consommation de viande, mais aussi à bien réfléchir aux substituts, jugés parfois très industriels et énergivores à fabriquer.
Ce discours a capté l’attention d’Antoine venu avec ses deux enfants à l’événement, qui a apprécié les explications fournies. Il a notamment tenu entre ses mains des nuggets de poulet fabriqués à l’étranger, dans le cadre d’une production en batterie, avec du personnel exploité et des poulets nourris au soja traité aux pesticides. « Il y a tout qui ne va pas bien », avec cet aliment, a-t-il conclu.
Cette journée dédiée à la transition écologique s’est achevée par la projection du film Les Gardiens du climat, en présence du réalisateur français Erik Frétel. /sbm