Les Espagnols et les Portugais se sentent exclus en Suisse

C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi ils ne votent pas beaucoup dans les cantons ...
Les Espagnols et les Portugais se sentent exclus en Suisse

C’est l’une des raisons qui expliquent pourquoi ils ne votent pas beaucoup dans les cantons où ils peuvent le faire, comme à Neuchâtel. Ce constat ressort d’une étude menée par des chercheurs l’Université de Neuchâtel

Rosita Fibbi, sociologue des migrations à l'Université de Neuchâtel décrypte le vote des étrangers dans le canton. (Photo : Rosita Fibbi). Rosita Fibbi, sociologue des migrations à l'Université de Neuchâtel décrypte le vote des étrangers dans le canton. (Photo : Rosita Fibbi).

Sentiment de rejet, manque d’intérêt et attachement à leur pays d’origine… Les étrangers qui ont le droit de vote en Suisse se rendent encore moins souvent à l’isoloir que les Suisses. C’est ce qui ressort d’une étude menée dans les cantons de Neuchâtel et de Genève par l'équipe de recherche du Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population de l'Université de Neuchâtel. Rosita Fibbi, sociologue des migrations à l’UniNe, a expliqué mercredi dans La Matinale RTN, que l’une des raisons majeures de cet abstentionniste relève du fait « qu’ils ont la conviction que cela ne sert à rien. Leur expérience dans leur pays d’origine avec des dictatures leur a montré que les élections étaient des farces. Ensuite il y a eu la démocratie, mais elle (…) n’a pas permis de changer leur condition de vie et ils ont quand même dû partir ». Pour faire changer leur condition, ils se tournent plutôt vers les syndicats.

Entretien avec Rosita Fibbi, sociologue des migrations à l'UniNE :

À Neuchâtel, les étrangers ont le droit de vote sur le plan communal et cantonal, contrairement à Genève qui ne l’accorde que sur le plan communal. Une différence qui se retrouve dans cette étude. « À Genève notamment, les gens se sentent déconsidérés de par leur statut de saisonnier, ex-saisonnier. Cette marginalisation a coloré toute leur vie ici. À Neuchâtel, la politique d’intégration pionnière et les droits politiques accordés de manière généreuse font que ce sentiment n'existe pas. » Pour améliorer la situation, les pistes sont très larges. La « première chose est de promouvoir une démocratie participative dans toutes les sphères de la vie sociale » que ce soit à l’école, dans les quartiers ou dans les entreprises publiques. Il est aussi important « d’agir sur les relais politiques. Souvent, les immigrés n’ont pas l’impression de trouver de relais dans les partis politiques. » /sma


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