Les collaborateurs affiliés à la Convention collective de travail Santé 21 peuvent trouver une écoute attentive au sein du dispositif anti-harcèlement en place depuis 2005. Des entretiens individuels suffisent souvent pour dégager des solutions
Les accusations de harcèlement sexuel qui pleuvent sur certaines personnalités hollywoodiennes ont mis en lumière les souffrances que certains peuvent endurer sur leur lieu de travail ; l’occasion de faire le point sur les dispositifs anti-harcèlement qui sont à disposition des employés neuchâtelois.
Le personnel affilié à la Convention collective de travail Santé 21 peut par exemple se confier à un médiateur externe ou à quatre personnes de confiance à l’interne. Ce dispositif est à portée de toute personne qui se sent victime de harcèlement psychologique, de harcèlement sexuel ou qui est prise dans un conflit avec un collègue ou avec un supérieur.
Environ 70 cas sont traités par année en moyenne. Dans 80% des situations, un à deux entretiens individuels suffisent pour dégager des solutions, explique l’expert délégué de ce dispositif, Marc Rosset. Il ajoute que la médiation est utilisée pour le 20% restant et seules une à deux enquêtes sont ouvertes par année. Des cadres comme des collaborateurs se tournent vers ce service.
Confidentialité, neutralité et bienveillance : les clés de la confiance
Généralement, les personnes qui recourent à ce dispositif ont déjà épuisé toute autre forme d’aide, ont déjà discuté avec leurs collègues, avec leur famille et peut-être même avec leur supérieur, sans succès, explique Marc Rosset. Son oreille a l’avantage d’être « neutre, bienveillante et de ne pas juger », dit-il, tout en assurant la confidentialité ; autant d’éléments qui permettent d’instaurer la confiance. « L’objectif n’est pas de désigner un bourreau ou une victime mais de trouver des solutions », précise Marc Rosset. En racontant leurs problèmes, les personnes qui viennent se confier prennent déjà du recul et cernent mieux la marge de manœuvre à leur disposition pour s’en sortir.
Marc Rosset indique que les cas de harcèlement psychologique ou sexuel sont peu nombreux. Il relève toutefois que des gestes ou des mots déplacés s’instaurent parfois dans certains groupes de collaborateurs fermés, dont les agissements peuvent dériver sans que l’un des membres n’ose dire que cela le met mal à l’aise.
La prévention joue un rôle important pour tenter de contrer ce type de problèmes. Le dispositif a aussi pour objectif de sensibiliser les collaborateurs à ces thématiques et à leur attitude professionnelle.
Sur le plan politique, l’avenir de la CCT Santé 21 se joue le 26 novembre. Ceux qui souhaitent voir disparaître cette convention au profit d’autres CCT indiquent qu’il reviendra aux partenaires sociaux de décider s’ils maintiennent ce dispositif dans sa forme actuelle en cas de succès de leur proposition.
Les dispositifs du Canton et des trois villes
Du côté des collectivités publiques, le Canton de Neuchâtel s’appuie depuis 1999 sur un dispositif interne d’écoute et de conseil composé de neuf personnes issues des différents départements. La Ville de Neuchâtel a récemment fait le choix d’avoir trois médiateurs externes. La Chaux-de-Fonds dispose d’une cellule d’écoute également indépendante de l’administration communale. De son côté, Le Locle élabore en ce moment un règlement visant à instaurer un dispositif anti-harcèlement. Jusque-là une assistante sociale rattachée au service des ressources humaines était à l’écoute des collaborateurs. /sbe