Un médicament, le carbétocine thermostable, devrait pouvoir sauver des milliers de femmes parmi les quelque 70'000 qui décèdent chaque année d'hémorragies après l'accouchement. Il ne demande pas de réfrigération, selon une étude de l'OMS dévoilée mercredi soir.
S'il est recommandé en septembre prochain par un groupe de spécialistes indépendants, l'organisation demandera son ajout à la liste des médicaments importants. Le carbétocine thermostable serait 'administré une à deux minutes' après un accouchement à toutes les femmes, a précisé devant la presse un responsable du département de santé reproductive de l'institution, Metin Gülmezoglu.
'C'est une avancée encourageante', estime le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus. Principale innovation, contrairement à l'ocytocine utilisée habituellement, ce médicament ne doit pas être maintenu entre 2 et 8°C. Une contrainte qui rendait difficile le recours à des soins après accouchement pour des millions de femmes dans les pays à revenus bas ou intermédiaires.
Des tests, financés par MSD for Mothers, ont été menés auprès de près de 30'000 femmes dans dix pays. Celles-ci ont reçu du carbétocine thermostable ou de l'ocytocine à une température qui garantit son effet maximal.
Les deux médicaments sont autant efficaces dans ces conditions. Ces dispositifs permettent de diminuer de 40 à 50% les possibilités d'hémorragie après un accouchement.
Si les autorités réglementaires l'approuvent, le carbétocine thermostable devrait pouvoir être administré dans 'un nombre significatif de pays' en 2019, a expliqué un autre responsable. Plus de 90 Etats sont notamment ciblés. 'Nous voulons que ce médicament soit le plus abordable possible', a dit M. Gülmezoglu. 'Nous discuterons' avec des acteurs internationaux, ajoute le responsable de l'organisation.
/ATS