Les autorités turques ont annoncé dimanche le licenciement de 2756 membres de la fonction publique, dont 637 militaires et 105 universitaires. Ils sont soupçonnés d'appartenance à des organisations 'terroristes'.
Le décret des autorités stipule que ceux qui ont été visés sont soit membres, soit en lien avec des organisations 'terroristes' ou des structures agissant contre la sécurité nationale. Il ordonne également la fermeture de 17 institutions à travers le pays, dont deux journaux et sept associations.
Un second décret publié dimanche prévoit que les suspects accusés d'avoir agi contre l'ordre constitutionnel devront comparaître devant les tribunaux en uniforme unicolore, marron ou gris. Cela s'appliquerait également aux personnes accusées d'avoir tenté de renverser le gouvernement. Ce décret entrera en vigueur dans un mois et s'appliquera seulement aux hommes.
M. Erdogan s'était dit mi-juillet favorable à un uniforme unique 'comme à Guantanamo' pour les présumés putschistes jugés. Dimanche, il a déclaré que le souhait que de tels uniformes soient portés émane des 'victimes, ceux qui ont été lésés'. Les suspects 'ne pourront pas comparaître devant un tribunal avec une cravate, d'une manière ostentatoire', a ajouté M. Erdogan.
Par ailleurs, le second décret prévoit que l'agence turque en charge des industries de défense serait désormais placée sous le contrôle de la présidence, et non plus du ministère de la Défense.
Putsch avorté de 2016
Dans le but de se débarrasser de ce que M. Erdogan appelle le 'virus' de l'influence du prédicateur islamiste Fethullah Gülen, accusé d'avoir mené la tentative de coup d'Etat, le pouvoir turc s'est lancé dans une vaste purge des organes de l'Etat. M. Gülen, installé depuis 1999 aux Etats-Unis, nie toute implication dans le putsch avorté et tout lien avec le terrorisme.
Ankara accuse également M. Gülen et ses partisans d'avoir infiltré les institutions étatiques. Plus de 55'000 personnes ont été arrêtées et plus de 140'000 limogées ou suspendues depuis juillet 2016.
/ATS