La Russie a accusé lundi l'armée ukrainienne de préparer une offensive dans l'est de l'Ukraine. Au moins dix personnes, en majorité des civils, ont péri dans de nouveaux affrontements, les plus meurtriers depuis un mois sur la ligne de front.
'Nous sommes inquiets du cours qu'ont pris les événements ces derniers jours, qui ressemblent très fortement à la préparation d'une action militaire', a lancé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse à Moscou.
L'Ukraine est 'dirigée depuis l'étranger' et cette situation est 'humiliante pour le peuple ukrainien', a jugé pour sa part le président russe Vladimir Poutine, en visite dans la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en 2014 par la Russie.
Dans le même temps, l'Union européenne a condamné le nouveau regain de violences et appelé au respect de la trêve entrée en vigueur en février mais violée quasi-quotidiennement ces derniers temps. 'Nous condamnons la récente escalade des affrontements qui ont continué cette nuit', a déclaré la porte-parole de la Commission européenne Catherine Ray.
'Le plus important est que les deux parties respectent pleinement le cessez-le-feu et prennent toutes les mesures appropriées pour protéger les civils dans le plein respect de la loi humanitaire internationale', a-t-elle poursuivi.
Nouvelles victimes
Les autorités ukrainiennes ont annoncé la mort de trois civils et deux soldats dans les territoires contrôlés par Kiev. Treize personnes - six civils et sept soldats - ont par ailleurs été blessées.
De l'autre côté de la ligne du front, les autorités rebelles ont fait état de cinq civils tués dans la 'capitale' rebelle de Donetsk, et à Gorlivka, à une trentaine de kilomètres au nord-est, ainsi que de quinze autres blessés.
Marioupol, prochaine cible
Parmi les victimes civiles côté ukrainien, deux ont été tuées dans des bombardements dimanche soir à Sartana, un faubourg du port stratégique de Marioupol. Située sur les bords de la mer d'Azov, Marioupol est la dernière grande ville de l'Est sous contrôle de Kiev. Les insurgés l'avaient dans le passé ouvertement désigné comme leur prochaine cible.
Des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déployés dans la zone étaient présents dans la matinée à Sartana.
Malgré une trêve en vigueur depuis la mi-février, qui était plus ou moins respectée, des affrontements se sont intensifiés ces derniers jours entre soldats ukrainiens et rebelles prorusses. Plus de 6800 personnes ont péri depuis le début du conflit il y a seize mois.
Situation 'explosive'
Et les négociations de paix qui se poursuivent à Minsk avec la médiation de l'OSCE ne semblent pas avancer d'un pouce.
'La situation dans l'est de l'Ukraine est explosive', s'est alarmé le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier dans une interview à la presse allemande publiée dimanche. 'Si les deux parties ne reprennent pas le processus de paix, nous risquons de nous retrouver une nouvelle fois face à une escalade militaire', a-t-il prévenu.
Kiev pour sa part craint une nouvelle offensive séparatiste autour du 24 août, jour de l'indépendance de cette ex-république soviétique.
/ATS