La chancelière allemande Angela Merkel a sévèrement rappelé à l'ordre les Länder afin qu'ils luttent tous contre la troisième vague de Covid-19. Alors que plusieurs d'entre eux ont annoncé des projets d'assouplissement, elle les a pressés d'appliquer les restrictions.
'Nous devons maintenant mettre en place les mesures appropriées avec beaucoup de sérieux. Or, certains Etats le font, d'autres ne le font pas encore', s'est agacée dimanche la dirigeante lors d'une interview à la chaîne de télévision publique ARD. Elle a reproché aux récalcitrants des 'violations' des engagements pris entre le gouvernement fédéral et les Länder.
Mme Merkel a brandi la menace d'une intervention plus contraignante de l'Etat central si les règles n'étaient pas appliquées fermement, alors que la gestion sanitaire relève des régions et que les restrictions ont jusqu'ici été décidées à l'issue de longues négociations entre la chancelière et les dirigeants régionaux.
'Je ne vais pas rester deux semaines sans rien faire', a prévenu la chancelière. 'C'est mon serment. C'est mon devoir', a-t-elle ajouté.
Couvre-feux
Parmi les mesures qu'elle juge appropriées, la chancelière a cité l'instauration de couvre-feux qui peuvent être 'un moyen très efficace', selon elle, de lutte contre le virus. Jamais appliquée à l'échelle nationale depuis le début de la pandémie, une telle restriction est extrêmement controversée en Allemagne.
Le dernier sommet entre gouvernement fédéral et régions, organisé lundi dernier pour faire le point sur les mesures, a tourné au fiasco: un quasi-confinement du pays avait été annoncé pour cinq jours durant la période de Pâques avant qu'Angela Merkel ne fasse machine arrière face aux critiques.
Parallèlement plusieurs régions ou collectivités ont annoncé ou lancé des plans d'assouplissement progressif des restrictions alors que le taux d'incidence, en constante augmentation ces dernières semaines, dépasse la valeur de 100 dans la plupart des zones du pays. Cette évolution est censée déclencher automatiquement un 'frein d'urgence' et annuler tous les allègements concédés.
La chancelière a notamment critiqué l'annonce de la Sarre, un des plus petits Etats régionaux, qui a décidé de mettre fin aux principales restrictions anti-Covid-19 juste après le lundi de Pâques sur présentation de tests négatifs. A partir du 6 avril, les cinémas, théâtres, salles de concerts, terrasses de cafés et restaurants, clubs de sport doivent ainsi rouvrir.
Le mécontentement monte contre le gouvernement d'Angela Merkel, dont la campagne de vaccination continue à patiner. Eclaboussé par des scandales impliquant certains députés, le parti conservateur de la chancelière n'est plus du tout assuré de remporter les élections législatives du 26 septembre.
/ATS