Le roi Charles III lance avec émotion les commémorations du D-Day

Le roi Charles, actuellement traité pour un cancer, a présidé mercredi les commémorations du ...
Le roi Charles III lance avec émotion les commémorations du D-Day

Débarquement: Macron loue

Photo: KEYSTONE/EPA/BENOIT TESSIER / POOL

Emmanuel Macron a loué mercredi 'l'esprit de sacrifice' en lançant les commémorations du Débarquement allié du 6 juin 1944 en France. Ses homologues américain et ukrainien vont notamment y participer, dans une démonstration d'unité sur fond de guerre en Ukraine.

'Je sais notre pays fort d'une jeunesse (...) prête au même esprit de sacrifice que ses aînés', a déclaré le chef de l'Etat lors d'un premier hommage à Plumelec (ouest) aux maquisards bretons et premiers parachutistes de la France libre au sein des forces spéciales britanniques.

'Alors que les périls montent', 'vous rappelez que nous sommes prêts à consentir aux mêmes sacrifices pour défendre ce qui nous est le plus cher: notre terre de France et nos valeurs républicaines', a-t-il ajouté aux unités d'élite représentées.

Le Débarquement en Normandie, organisé dans le plus grand secret par les Américains, les Britanniques et les hommes du général de Gaulle, allait ouvrir la voie à la défaite de l'Allemagne nazie.

C'est à Plumelec que 'tomba le premier soldat français du Débarquement', le caporal Emile Bouétard, qui avait rejoint l'Angleterre, a rappelé Emmanuel Macron.

Dizaines de vétérans

Les anciens combattants encore en vie sont à l'honneur pour ce qui sera, en raison de leur âge, le dernier grand rendez-vous auquel ils pourront participer. Des dizaines de vétérans américains, canadiens ou britanniques, dont certains ont participé au 'jour le plus long', sont déjà arrivés en Normandie.

Dans l'après-midi, Emmanuel Macron a rendu hommage aux victimes civiles des bombardements alliés. 'Ces morts furent les victimes de notre combat pour la liberté et la patrie', a lancé le chef de l'Etat à Saint-Lô (nord-ouest).

'Capitale des ruines', selon l'expression du dramaturge irlandais Samuel Beckett, Saint-Lô, détruite à 90%, est le symbole de toutes les cités (Caen, Lisieux, Flers, Le Havre...) qui furent bombardées lors des opérations pour la Libération de la France.

On compte entre 50'000 et 70'000 victimes civiles des bombardements alliés en France, dont 10'000 pour la seule Normandie à l'été 1944.

Au Royaume-Uni aussi

Le Royaume-Uni commémore également l'événement. Le roi Charles, actuellement traité pour un cancer, a présidé une cérémonie à Portsmouth, dans le sud de l'Angleterre. 'Engageons-nous une nouvelle fois à toujours nous souvenir, chérir et honorer ceux qui ont servi', a-t-il déclaré devant une foule agitant des milliers de petits drapeaux britanniques.

Il retrouvera jeudi sur les plages normandes (nord-ouest) le président américain Joe Biden, arrivé dans la matinée à Paris, le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef de l'Etat italien Sergio Mattarella mais aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le président américain doit s'exprimer lors des cérémonies officielles sur les plages de Utah et Omaha Beach où '73'000 Américains courageux' débarquèrent pour 'ouvrir la voie à la libération de la France et de l'Europe', a précisé la Maison Blanche.

Entretien Biden-Zelensky prévu

En marge de ce programme, il doit s'entretenir avec M. Zelensky, pour voir 'comment nous pouvons continuer à approfondir notre soutien', a-t-elle ajouté. Les deux hommes se retrouveront lors du sommet du G7 en Italie, du 13 au 15 juin.

Symbole fort, la Russie, à l'époque alliée des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre l'Allemagne nazie, a été formellement exclue des cérémonies en raison de son invasion de l'Ukraine.

'Soutien sans faille' à Kiev

La présidence française n'a pas caché sa volonté d'afficher l'unité des Occidentaux sur ce conflit. M. Macron, qui accueillera vendredi à l'Elysée M. Zelensky, doit en particulier clarifier ses intentions sur l'éventuel envoi d'instructeurs militaires en Ukraine.

Le 7 juin, Joe Biden doit prononcer un discours à la Pointe du Hoc, toujours en Normandie, 'sur l'importance de défendre la liberté et la démocratie', selon la Maison Blanche. Un message qu'il entend intensifier en vue du nouveau scrutin présidentiel de novembre.

Reçu samedi à Paris, M. Biden sera accueilli à l'Arc de Triomphe, avant des entretiens et un banquet à l'Elysée avec Emmanuel Macron pour sa première visite d'Etat en France.

'Alors que 80 ans après la Libération de l'Europe la guerre est de retour sur le continent, les deux présidents évoqueront le soutien sans faille et dans la durée à apporter à l'Ukraine', a précisé la présidence française.

Préparer les prochaines échéances

'Cette coordination étroite sur les crises internationales aura vocation à préparer les prochaines échéances internationales, notamment le sommet du G7', mi-juin en Italie, et celui de l'Otan', en juillet à Washington, a ajouté cette source.

M. Macron doit se rendre dans l'après-midi à Saint-Lô, en Normandie, pour un discours sur les victimes civiles des bombardements alliés. 'Capitale des ruines', selon l'expression du dramaturge irlandais Samuel Beckett, la ville a été détruite à 90% dans la nuit du 6 au 7 juin. Au total, ces bombardements alliés ont fait de 50'000 à 70'000 victimes civiles.

Mercredi soir enfin, toujours en Normandie, il rendra hommage aux détenus de la prison de Caen, principalement des résistants, fusillés par les Allemands lors du Débarquement.

Sur trois jours

Avant les élections européennes, qui se tiendront dimanche en France et s'annoncent mauvaises pour son camp, le président français a décidé d'étirer cette année les commémorations sur trois jours, jusqu'à vendredi.

En campagne pour sa réélection, Joe Biden espère de son côté profiter de cette visite en France pour se démarquer de son rival Donald Trump, empêtré dans ses déboires judiciaires.

Après une visite jeudi au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, en Normandie, il doit aussi déposer dimanche une gerbe au cimetière américain du Bois Belleau, dans l'Aisne (nord), en hommage aux soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale.

/ATS
 

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