Le Japon a annoncé mercredi son retrait de la commission baleinière internationale (CBI), mettant à exécution une menace proférée en septembre. Le but est de 'reprendre la pêche commerciale en juillet prochain', selon un porte-parole du gouvernement.
L'archipel, qui s'expose à une volée de critiques internationales de la part de gouvernements et organismes de défense des animaux, rejoindra alors l'Islande et la Norvège, deux pays qui pratiquent ouvertement la pêche à des fins commerciales.
Le Japon s'abstiendra cependant d'aller chasser 'dans les eaux de l'Antarctique ou dans l'hémisphère sud', a précisé le représentant de l'exécutif. La pêche sera 'limitée aux eaux territoriales et à la zone économique exclusive' du Japon.
Tokyo a signé en 1986 le moratoire sur la pêche à la baleine, mais a continué à capturer des baleines, en invoquant un traité de 1946 qui autorise la pêche de ces mammifères marins à des fins de recherche scientifique. La chair de baleine finit cependant sur les étals des poissonniers.
La Cour internationale de justice (CIJ) avait condamné en 2014 le Japon à cesser les pêches 'scientifiques' en Antarctique. En septembre dernier, le Japon avait menacé de sortir de la CBI, quand la commission s'était opposée à sa demande de reprendre la pêche commerciale. La réunion de cette instance s'était alors achevée par le rejet du texte-phare porté par le Japon, intitulé 'le chemin à suivre'.
Campagnes 'scientifiques'
Il visait à mettre en place une double voie au sein de la CBI, instance de 89 pays membres, afin de faire coexister la préservation et la chasse commerciale des baleines. Cette dernière aurait été gérée par un 'comité de la chasse à la baleine durable'.
La proposition aurait aussi mis fin au moratoire sur cette activité, mis en place en 1986. Mais les pays défenseurs des baleines, conduits par l'Australie, l'Union européenne et les Etats-Unis, ont torpillé le texte nippon, par 41 voix contre 27.
Le Japon soutient de longue date que la plupart des espèces de baleines ne sont pas menacées d'extinction. Il affirme en outre que la consommation alimentaire de cétacés fait partie de la culture nippone, bien qu'elle soit en berne dans le pays. Selon le journal Asahi, la viande de baleine représente 0,1% de la consommation de viande des Japonais.
/ATS