L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été condamné jeudi à 40 ans de détention par le TPIY. Les juges l'estiment coupable de génocide et 9 autres accusations de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Bosnie.
Radovan Karadzic a été reconnu coupable de génocide pour le massacre de près de 8000 hommes et garçons musulmans à Srebrenica en juillet 1995, le pire massacre à avoir été commis en Europe depuis la seconde guerre mondiale. L'intéressé compte faire appel.
Le juge du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), O-Gon Kwon, affirmant que l'accusé était le fer de lance des structures militaires, politiques et gouvernementales' des Serbes de Bosnie.
Les juges ont néanmoins décidé qu'ils n'avaient pas de preuves suffisantes pour affirmer, hors de tout doute raisonnable, qu'un génocide avait été commis dans sept autres municipalités de Bosnie. M. Karadzic a donc été acquitté du premier des deux chefs d'accusation pour génocide.
'En première ligne'
Ancien psychiatre, Radovan Karadzic, était 'en première ligne pour développer et mettre en place l'idéologie' des Serbes de Bosnie, pendant une guerre qui a fait plus de 100'000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
M. Karadzic, 70 ans, habillé d'un costume foncé et d'une cravate rayée bleu clair, a écouté la lecture du jugement de manière attentive.
Il est le plus haut responsable à être jugé par le tribunal pour des crimes commis pendant cette guerre, après la mort en 2006 de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic au cours de son procès.
Important pour les victimes
Ce verdict est 'extrêmement important', a estimé à Genève le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein. Il a salué une décision 'historique'.
Elle est importante 'surtout pour les victimes des crimes perpétrés pendant les guerres en Bosnie-Herzégovine et dans l'ex-Yougoslavie, mais aussi pour les victimes dans le monde', a ajouté M. Zeid. Le Haut Commissaire a servi dans la Force de protection de l'ONU sur place.
Le verdict 'rend caduc aussi le prétexte selon lequel ce qu'il a fait n'était rien de plus que de la manipulation politique et l'expose à ce qu'il était réellement'.
Aucune des 161 personnes inculpées par le TPIY n'a échappé à la justice. a-t-il encore relevé, avant de saluer les efforts de tous les magistrats et avocats.
/ATS