Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a demandé aux pays de l'Union européenne (UE) de faciliter l'immigration légale pour éviter les drames en Méditerranée. Mais sa proposition a fâché ses amis conservateurs au Parlement européen.
'Nous devons travailler sur l'immigration légale. Si nous fermons les portes, les migrants entreront par effraction par les fenêtres', a averti M. Juncker. Il s'exprimait lors d'un débat au Parlement européen sur les résultats du sommet européen extraordinaire de jeudi dernier, qu'il a jugé 'insuffisants'.
Le président de la Commission s'est également prononcé en faveur d'un 'système de quotas pour une répartition géographique des réfugiés sur toute l'Europe'. Cette proposition est acceptée par sa formation, le Parti populaire européen (PPE, droite et centre-droit). Le PPE constitue le groupe le plus important au sein du Parlement européen.
'Quota contraingant'
Dans une résolution, adoptée par 449 voix contre 130 et 93 abstentions, les députés européens se sont prononcés pour 'un quota contraignant' pour répartir les demandeurs d'asile entre les 28 pays de l'UE. Une telle mesure sera difficile à faire accepter par les Etats membres.
Elle imposerait une révision du règlement de Dublin, qui oblige le pays où sont arrivés les migrants à les accueillir, à traiter les demandes d'asile et à renvoyer ceux à qui la protection a été refusée. La Commission avait déjà proposé de réviser ce règlement en 2013. Vingt-quatre des 28 pays, dont le Luxembourg, alors dirigé par Jean-Claude Juncker, avaient refusé.
Sommet du 25 et 26 juin
La Commission européenne doit présenter le 13 mai sa stratégie pour les migrations. Elle va faire des propositions pour réclamer ces quotas obligatoires d'accueil des réfugiés pour tous les Etats membres, mais aussi faciliter une immigration économique légale dans l'UE. Le plan sera soumis aux chefs d'Etats et de gouvernements lors de leur sommet les 25 et 26 juin.
/ATS