'Vous n'êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout'... La jeune militante suédoise Greta Thunberg a répondu mardi par l'ironie aux attaques mettant en cause sa légitimité à incarner le combat contre le réchauffement climatique.
'Certains ont choisi de ne pas venir ici aujourd'hui, certains ont choisi de ne pas nous écouter', a-t-elle déclaré lors d'un débat organisé à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, par un collectif transpartisan pour le climat.
'C'est très bien. Vous n'êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout. Mais vous devez écouter la science. C'est tout ce que nous demandons: unissez-vous derrière la science', a-t-elle ajouté, renvoyant à la lecture du dernier rapport alarmant du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec).
'Pas assez matures'
'C'est presque comme si vous ne saviez pas que (ces chiffres) existent, comme si vous n'aviez pas lu le dernier rapport du Giec dont dépend l'avenir de notre civilisation', a lancé l'adolescente de 16 ans. 'Ou peut-être simplement que vous n'êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu'elles sont. Même cette charge, vous nous la laissez à nous, les enfants'.
Plusieurs députés français de droite et d'extrême droite ont exprimé ces derniers jours leur opposition à la venue de la jeune fille à l'Assemblée, l'un évoquant une 'prophétesse en culottes courtes', un autre un 'gourou apocalyptique'. Des élus de tous bords étaient malgré tout présents mardi pour écouter Greta Thunberg.
'Nous sommes devenus les méchants qui devons dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n'ose. Et (pour cela), nous recevons un déferlement de haine et de menaces. Des députés et journalistes se moquent de nous et mentent à notre sujet', a répondu Greta Thunberg, devenue célèbre pour organiser depuis presque un an des grèves de l'école hebdomadaires pour le climat.
La climatologue Valérie Masson-Delmotte, soulignant avoir échangé avec de nombreux jeunes réellement préoccupés par la question climatique, a elle dénoncé des polémiques 'extrêmement futiles'. 'On parle de la messagère mais pas du problème et ce qui m'intéresse, c'est de parler du changement climatique qui affecte tout le monde, les écosystèmes et les gens, et parler des solutions et faire en sorte que ces solutions soient déployées', a-t-elle déclaré à quelques journalistes.
/ATS