Destitution: deux chefs d'accusation retenus contre Trump

Les démocrates ont retenu mardi deux chefs d'accusation contre Donald Trump dans la procédure ...
Destitution: deux chefs d'accusation retenus contre Trump

Destitution: deux chefs d'accusation retenus contre Trump

Photo: KEYSTONE/AP/EVAN VUCCI

Les démocrates ont retenu mardi deux chefs d'accusation contre le président américain Donald Trump dans la procédure de destitution qui le vise: abus de pouvoir et entrave. Selon toute vraisemblance, il sera le 3e président de l'histoire à être mis en accusation.

Les chefs d'accusation doivent être adoptés en séance plénière, sans doute la semaine prochaine, à la chambre des représentants où les démocrates sont majoritaires. Il ne sera toutefois vraisemblablement pas destitué, puisque le Sénat, chargé de le juger, est contrôlé par les républicains qui font largement bloc derrière lui.

Des accusations 'ridicules', a réagi le président américain, dénonçant une nouvelle fois une 'chasse aux sorcières'. M. Trump 's'attend à être totalement exonéré, car il n'a rien fait de mal', a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Stephanie Grisham.

Un 'jour solennel'

Devant les drapeaux américains, la présidente démocrate de la chambre des représentants, Nancy Pelosi, a évoqué un 'jour solennel' lors d'une allocution pour annoncer ces deux chefs: abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du congrès.

'Aujourd'hui, au nom de la constitution et de notre pays, la commission judiciaire de la chambre introduit deux articles de mise en accusation contre le président des Etats-Unis, Donald Trump, pour crimes et délits majeurs', a déclaré, à ses côtés, le chef démocrate de cette commission, Jerry Nadler.

Cette procédure est une 'tentative pathétique de renverser le gouvernement Trump et les résultats de l'élection 2016', qui avait donné une victoire surprise au milliardaire, a accusé Stephanie Grisham.

Les démocrates ont ouvert, à la fin septembre, une procédure de destitution contre Donald Trump après avoir appris qu'il avait demandé à l'Ukraine d'enquêter sur Joe Biden, bien placé pour l'affronter à la présidentielle de 2020.

Après plus de deux mois d'enquête, l'opposition l'a accusé d'avoir abusé de son pouvoir pour arriver à ses fins, notamment en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit armé avec la Russie.

'Atteinte à la sécurité nationale'

'Le président a sollicité et fait pression sur l'Ukraine pour qu'elle intervienne dans notre élection présidentielle de 2020. Ce faisant, il a porté atteinte à la sécurité nationale, a affaibli l'intégrité des élections et violé son serment au peuple américain', a affirmé M. Nadler.

Les démocrates lui reprochent également d'avoir refusé de collaborer à leur enquête, ce qui alimente le chef d'entrave à la bonne marche du congrès. Jugeant l'enquête en destitution 'inconstitutionnelle', la Maison-Blanche a en effet intimé à plusieurs conseillers du président de ne pas se plier aux injonctions à comparaître et de ne pas transmettre de documents à la chambre.

'C'est un schéma familier dans la conduite du président Trump' qui 'croit ne devoir de comptes à personne', a poursuivi M. Nadler, un adversaire de longue date du magnat de l'immobilier. Mais 'nous devons être clairs, personne, pas même le président, n'est au-dessus des lois'.

'Menace' pour la constitution

M. Nadler a ensuite publié l'acte formel de mise en accusation, 'impeachment' en anglais, de Donald Trump, long de neuf pages. 'La conduite du président a démontré qu'il resterait une menace pour la constitution s'il était autorisé à rester au pouvoir', précise le texte.

Etant donné le rapport de force à la chambre des représentants, Donald Trump est quasiment assuré d'être mis en accusation. Avant cela, la commission judiciaire, à majorité démocrate, devra approuver cet acte d'accusation lors d'un vote attendu d'ici à la fin de la semaine.

Avant Donald Trump, seuls les présidents Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998 ont connu cet 'impeachment', le républicain Nixon ayant démissionné avant le vote. Les deux avaient ensuite été acquittés au Sénat, chargé selon la constitution de juger les présidents. La condamnation doit être votée à une majorité des deux tiers.

Comme eux, Donald Trump devrait aussi échapper à une destitution à la chambre haute, où il semble extrêmement improbable que 20 membres de son parti le lâchent.

/ATS
 

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