Des touches d'euphorie dans un océan de félicitations prudentes

L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche a été accueillie mercredi avec inquiétude et ...
Des touches d'euphorie dans un océan de félicitations prudentes

Des touches d'euphorie dans un océan de félicitations prudentes

Photo: Keystone

L'élection de Donald Trump à la Maison Blanche a été accueillie mercredi avec inquiétude et souvent froideur dans le monde. Les droites nationalistes et populistes se sont par contre félicitées à l'unisson de l'avènement d'une nouvelle ère.

Sur plusieurs continents, des dirigeants ont ravalé leurs critiques des mois derniers pour des félicitations prudentes, à l'instar du Premier ministre canadien Justin Trudeau qui s'est dit 'impatient de travailler de très près' avec le futur occupant de la Maison Blanche.

En première ligne alors que Donald Trump a annoncé vouloir créer un mur à sa frontière sud financé par Mexico, le président mexicain Pena Nieto s'est borné à se dire 'prêt à travailler' avec le futur locataire du bureau ovale. Début septembre, le président mexicain avait reçu M. Trump à Mexico et l'avait décrit comme une menace pour son pays.

Le président français François Hollande a lui jugé que 'cette élection américaine ouvrait une période d'incertitude'. Il a appelé l'Europe à resserrer les rangs. Comme Paris, Berlin a prédit des temps 'plus difficiles', la chancelière Angela Merkel insistant sur le respect des droits de l'homme.

La Première ministre britannique Theresa May a aussi félicité Donald Trump pour sa victoire, tout comme le président du Conseil italien Matteo Renzi.

Euthousisame en Hongrie

L'est de l'Europe se montrait plus enthousiaste. Premier ministre hongrois Viktor Orban, populiste de droite, qui se félicitait d'une 'excellente nouvelle'. 'Je suis très heureux du résultat', a abondé le président tchèque Milos Zeman, affirmant vouloir être un 'Donald Trump tchèque'.

Au-delà des réactions convenues, certains cherchent à se rassurer. 'Les liens UE-USA sont plus profonds que n'importe quel changement politique', a ainsi dit la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, ont eux félicité et invité Donald Trump à un sommet UE-USA en Europe dès que possible.

De son côté, l'ONU compte sur le futur président pour l'aider à lutter contre le réchauffement climatique et à promouvoir les droits de l'homme, a déclaré le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Tout comme son homologue chinois Xi Jinping, le président russe Vladimir Poutine a félicité le vainqueur américain et parlé de la perspective d'un 'dialogue constructif'. 'Ce n'est pas un chemin facile, mais nous sommes prêts à faire notre part et à tout faire pour remettre les relations russo-américaines sur une voie stable de développement', a précise le président russe.

En Asie, région que privilégiait Barack Obama, les craintes portent sur l'économie. Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, l'alliance avec Washington restera intacte car 'la région Asie-Pacifique' est 'la force vive de l'économie mondiale'.

Contrastes au Moyen-Orient

L'élection de Donald Trump a également été accueillie de manière contrastée dans le monde arabo-musulman. A l'optimisme mesuré affiché par Damas et Le Caire répondait l'inquiétude des rebelles syriens et dans nombres d'autres pays.

L'Arabie saoudite, un de ces pays indirectement impliqués dans le conflit syrien, a réagi à la victoire de Donald Trump par un communiqué laconique dans lequel elle se contente de féliciter le président élu.

L'atmosphère est différente au Caire, qui a récemment pris ses distances avec Ryad. Au point que le président Abdel Fattah al Sissi a été le premier dirigeant étranger à téléphoner à Donald Trump pour le féliciter.

Circonspecte, l'Autorité palestinienne a appelé Donald Trump à ne pas négliger le Proche-Orient. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, aux relations détestables avec Barack Obama, n'a pas caché sa joie de son côté, qualifiant le président élu de 'véritable ami de l'Etat d'Israël'.

Iran confiante

En Iran, le pouvoir a estimé que Donald Trump ne pourrait pas revenir sur l'entente nucléaire de 2015 'entériné' par l'ONU. Téhéran a cependant appelé le futur président 'à respecter les accords' internationaux.

Le président Recep Tayyip Erdogan a pour sa part souligné sans citer M. Trump nommément, que le peuple américain avait 'fait son choix'. 'Et avec ce choix une nouvelle ère s'ouvre', a-t-il dit.

Enfin, hasard de calendrier ou non, Cuba a annoncé cinq jours de manoeuvres militaires dans tout le pays afin de se préparer à des 'actions ennemies'. Donald Trump avait menacé en septembre de revenir sur l'ouverture vers Cuba engagée par Barack Obama si les dirigeants cubains ne respectaient pas la liberté de culte et ne libéraient pas les prisonniers politiques.

/ATS


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