Le déploiement de 10'000 cyber-inspecteurs pour combattre la dissidence en ligne au Vietnam ajoute une 'nouvelle dimension' aux contrôles de la liberté d'expression dans ce pays, note vendredi Human Rights Watch. La nouvelle brigade a pour nom 'Force 47'.
Elle sera chargée de traquer les 'opinions dissidentes', a confirmé un général vietnamien cité par les médias officiels. Mais peu de détails ont filtré sur ces nouveaux inspecteurs. Et le gouvernement vietnamien a décliné tout commentaire.
Pour Phil Robertson de Human Rights Watch Asie, cette annonce ajoute 'une nouvelle dimension choquante de la répression de la dissidence au Vietnam'. Internet et les réseaux sociaux, qui ne sont pas interdits contrairement à la Chine voisine, sont déjà très surveillés au Vietnam. Le régime n'hésite d'ailleurs pas à emprisonner régulièrement ses détracteurs.
'Ceci est juste le dernier volet d'une campagne visant à restreindre à tout prix la liberté sur Internet', a renchéri Shawn Crispin, représentant du Comité pour la protection des journalistes en Asie du Sud-Est. Il y a quelques mois, le gouvernement a demandé à Facebook et à YouTube de supprimer certains 'contenus toxiques'.
L'Internet vietnamien est jugé 'non libre' par Freedom House, un organisme de surveillance du web, qui classe le Vietnam juste derrière la Chine en Asie. Pourtant, plus de la moitié des 93 millions d'habitants du pays ont accès à Internet, et le Vietnam se situe parmi les dix premiers pays au monde en pourcentage d'utilisateurs de Facebook.
En août dernier, les autorités vietnamiennes avaient appelé à des contrôles plus stricts sur la Toile, affirmant que certains groupes utilisaient Internet pour lancer des campagnes qui menacent le 'prestige des dirigeants du parti et de l'Etat'.
Selon Amnesty International, au moins quinze dissidents ont été arrêtés en 2017. D'autres ont reçu de lourdes peines de prison, rejoignant des dizaines de militants déjà derrière les barreaux.
/ATS