Londres accueille jeudi une conférence internationale sur la Somalie pour dessiner les grandes lignes d'un nouveau 'partenariat' économique et sécuritaire avec ce pays de la Corne de l'Afrique. Il s'agit d'un des plus pauvres et instables du monde.
L'événement réunit une quarantaine de délégations et des institutions comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Ligue des Etats Arabes. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est aussi présent, de même que le ministre américain de la Défense James Mattis et la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
Il ne s'agit pas de lever des fonds, mais de s'intéresser aux axes de développement économiques possibles et de se pencher sur les questions de sécurité, alors que le gouvernement central somalien, soutenu à bout de bras par la communauté internationale, est menacé par l'insurrection islamiste shebab, affiliée à Al-Qaïda.
Selon le ministre britannique des affaires étrangères, la conférence verra 'l'adoption d'un nouveau partenariat entre la Somalie et les délégations présentes dans lequel elles s'engagent à coopérer' pendant les quatre ans à venir. L'accord stipulera qu'en échange du 'soutien vital' de la communauté internationale, la Somalie engagera les réformes qui lui sont indispensables.
Les espoirs d'une élection pacifique
La conférence intervient au moment où la Somalie est confrontée à un nouvel épisode de sécheresse et se retrouve au bord de la famine. La dernière famine en date en Somalie, en 2011, résultat d'une grave sécheresse dans la Corne de l'Afrique aggravée par le conflit et l'insurrection shebab, avait fait 260'000 morts.
Coprésident de la conférence jeudi, le nouveau président somalien Mohamed Abduhalli Mohamed a appelé fin mars la communauté internationale à augmenter son aide pour surmonter une crise qui pourrait miner les espoirs nés des élections pacifiques qui l'ont amené au pouvoir.
Il avait fait valoir à l'occasion l'engagement de son nouveau gouvernement pour 'la bonne gouvernance', le renouveau économique, et la volonté du nouveau gouvernement d'assurer à terme sa propre défense contre les insurgés islamistes shebab.
Cette lutte est aujourd'hui pilotée par les 22'000 hommes de la force internationale de l'Union africaine Amisom, déployée en 2007.
Opérations de guerilla
Confrontés à la puissance de feu de l'Amisom, les shebab ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont perdu l'essentiel de leurs bastions.
Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, jusque dans la capitale. A la mi-février, ils ont menacé de mener une guerre 'sans merci' contre le nouveau président.
/ATS