Le Brexit divise Londres et Dublin. Pour le Royaume-Uni, la question de sa frontière avec l'Irlande doit être réglée une fois les pourparlers sur l'après-Brexit démarrés. L'UE de son côté réclame des progrès suffisants sur ce dossier avant de les entamer.
L'Irlandais Phil Hogan, le commissaire européen à l'Agriculture, a lui réitéré la menace de Dublin d'empêcher tout progrès dans les négociations entre le Royaume-Uni et l'UE s'il n'y avait pas de fermes assurances qu'il n'y aurait pas de frontière physique sur le territoire irlandais. Dans un entretien avec un journal dominical britannique, il a averti que l'Irlande 'continuerait jusqu'à la fin à négocier pied à pied' sur ce dossier.
'Nous ne voulons pas qu'il y ait là-bas une frontière physique mais le Royaume-Uni va quitter l'union douanière et le marché unique', a quant à lui déclaré le ministre britannique du Commerce Liam Fox, un des partisans de premier plan au sein du gouvernement britannique d'une sortie de l'UE, au cours d'une émission politique dominicale.
'Mais nous ne pouvons obtenir une réponse définitive à la question irlandaise avant d'avoir une idée de l'état final (du processus de Brexit ndlr) - et avant que nous n'ayons des discussions avec l'UE sur l'état final, ce sera très difficile', a-t-il souligné. 'Donc le plus vite nous pourrons le faire le mieux ce sera,' a-t-il ajouté.
Trois dossiers
Les Irlandais exigent des garanties concernant la frontière avant un sommet crucial mi-décembre à Bruxelles au cours duquel les dirigeants de l'Union européenne décideront s'ils acceptent d'élargir les négociations à la relation future avec Londres, notamment commerciale. Une deuxième phase que le Royaume-Uni est impatient de pouvoir entamer.
Outre l'évaluation de la facture du divorce entre ce pays et l'Union européenne, l'UE réclame des 'progrès suffisants' sur le dossier des droits des Européens vivant au Royaume-Uni après le Brexit et sur les conséquences du divorce sur la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.
Un accord d'étape sur les trois sujets est jugé indispensable par les 27 autres Etats de l'UE pour accepter de passer à la deuxième phase. Ils considèrent que seuls des engagements clairs de Londres permettront de boucler la première phase des tractations autour du Brexit, focalisée sur l'organisation du retrait britannique fin mars 2019.
/ATS