Benoît Hamon, encalminé à la quatrième place dans les sondages pour le premier tour de l'élection présidentielle, a tenté jeudi de relancer sa campagne. Il a pris pour cible Emmanuel Macron, qui passe devant Marine Le Pen dans un sondage.
Emmanuel Macron 'apparaît aux yeux de beaucoup comme un vote utile pour éviter Marine Le Pen', souligne Benoît Hamon dans une interview publiée jeudi par Le Monde. 'Mais je m’inscris en faux contre cette analyse : je pense au contraire que, partout en Europe, ce sont les politiques libérales et dérégulatrices qui font monter le FN.'
'Non seulement le vote Macron est inefficace pour faire baisser le FN, mais je pense même qu’il peut être un accélérateur', poursuit-il. 'Qui ne voit pas le parallèle avec le face à face Clinton-Trump ? Il faut une ligne claire et un projet global et puissant pour battre le FN. Partout l’indifférenciation gauche-droite fabrique des courants nationalistes à vocation majoritaire.'
Benoît Hamon, qui est ce jeudi soir l'invité de L'Emission politique sur France 2, a précisé dans Le Monde son projet de revenu universel en revoyant les ambitions initiales à la baisse, avec un coût de 35 milliards d'euros par an.
Il a également proposé de confier à un parlement de la zone euro le pouvoir de fixer les règles budgétaires et la mise en œuvre d'une harmonisation fiscale et sociale au sein du bloc pour en finir avec l''austérité' et faire reculer le populisme, autre point-clé de son programme.
Macron en tête
Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a fait une rare incursion dans la campagne en apportant au candidat socialiste un soutien mesuré, dans son quartier général. Il l'a appelé à 'rassembler' son camp dans la continuité de la politique menée pendant cinq ans par le gouvernement, qui ne trouve pourtant pas grâce aux yeux de l'ancien 'frondeur', et a dit sa disponibilité pour 'être utile' dans la campagne.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron semble en passe de gagner son pari, virer en tête au premier tour de l'élection présidentielle devant Marine Le Pen, si l'on en croit un sondage Harris Interactive pour France Télévisions publié jeudi.
Pour la première fois, une enquête de cet institut place l'ex-ministre de l'Economie au premier rang des intentions de vote, à 26%, soit un bond de six points en deux semaines.
Il devance la présidente du Front national (25%, stable), qui paraissait jusqu'ici pratiquement indétrônable, et le candidat de la droite, François Fillon (20%, -1).
Nouvelle équipe de campagne
Le candidat de la droite et du centre a quant à lui annoncé jeudi la composition de sa nouvelle équipe de campagne, qui fait la part belle aux personnalités 'sarkozystes'.
Bruno Retailleau coordonnera la campagne avec Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, selon un communiqué publié jeudi.
Ce dernier, un proche de Nicolas Sarkozy, est rejoint par deux autres partisans de l'ancien président : François Baroin, désigné responsable du rassemblement politique, et Luc Chatel, porte-parole et président des comités de soutien.
/ATS