Vers une nouvelle réduction du coup de pouce au courant solaire

Les exploitants d'installations photovoltaïques verront leur subvention baisser l'an prochain ...
Vers une nouvelle réduction du coup de pouce au courant solaire

Vers une nouvelle réduction du coup de pouce au courant solaire

Photo: Keystone

Les exploitants d'installations photovoltaïques verront leur subvention baisser l'an prochain. Chez Swissolar, on craint un coup de frein à la transition énergétique; à droite, on salue la pression sur les prix du solaire.

La baisse du soutien à la mise en place des installations solaires retarde l'objectif qui est d'atteindre 20% de solaire dans la production totale d'électricité d'ici 2030 à 2050, estiment les milieux concernés. Du côté de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN), il s'agit simplement d'adapter le montant des subventions à la baisse du prix des installations solaires.

Les taux de la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC) devraient être de 7 à 13% inférieurs à ceux de cette année, selon le projet de modification des taux de rétribution dans l'ordonnance sur l'énergie, dont la consultation s'est terminée cette semaine. Or la RPC doit compenser la différence entre le coût de la production et le prix du marché, garantissant ainsi aux producteurs de courant renouvelable un prix qui couvre leurs frais.

Swissolar dit non

Swissolar avec AEE suisse, l'organisation faîtière de l'économie des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, s'opposent à une nouvelle réduction des tarifs RPC, même si celles-ci interviennent régulièrement depuis son lancement en 2009. Une nouvelle réduction tarifaire le 1er avril 2016, après celle qui doit intervenir le 1er octobre 2015, est considérée comme le pas de trop. Cela ralentirait de façon trop marquée le passage au solaire.

Le PLR salue en revanche la pression sur les tarifs. Cela permettrait de réduire la liste d'attente des personnes et organisations souhaitant passer au solaire. Cette liste comptait 36'000 demandes fin décembre, dont 35'000 concernant l'énergie solaire.

De son côté, la Fondation suisse pour l'énergie propose que la nouvelle baisse du tarif RPC soit 'compensée' par un contingent plus important d'installations solaires autorisées à fonctionner.

Le PS et l'UDC refusent chacun le projet, mais pour des raisons diamétralement opposées. A gauche, on considère que la baisse du tarif est trop importante, pouvant prétériter le tournant énergétique. L'UDC juge pour sa part le système de la RPC ni sensé économiquement, ni du point de vue de la politique énergétique.

Listes d'attente

En 2014, un contingent photovoltaïque de quelque 150 mégawatts (environ 4000 installations) a été libéré. En avril 2015, 2'541 installations solaires ayant fourni en tout 100 mégawatts de courant ont été admises à la RPC et toutes les demandes déposées jusqu'au 20 septembre 2011 ont pu être traitées.

Swissgrid, qui distribue la RPC, enregistre en moyenne 1000 annonces par mois, a précisé à l'ats Fabien Lüthi, porte-parole de l'OFEN.

La RPC est financée par une taxe sur l’énergie que chaque consommateur paie. Elle s’élève à 1,1 cts/kWh et va grimper à 1,3 en 2016. L’argent ainsi récolté permet de racheter l’électricité produite par des producteurs renouvelables à un prix préférentiel, dit à prix coûtant.

Des milliards en jeu

Le Conseil national a déjà accepté une hausse à 2,3 cts/kWh. Le Conseil des Etats se prononcera sur le sujet en septembre prochain.

'Nos politiciens traînent', estime David Stickelberger, secrétaire général de Swissolar. Avec 1,5 cts/kWh, on ne parviendrait qu'à payer les inscriptions des personnes et sociétés souhaitant passer au solaire, inscrits jusqu'en 2011.

Les sommes en jeu sont colossales. Actuellement, la Suisse consomme 60 milliards de kWh (dont 1,6% issu du solaire fin 2014). Multiplié par les actuels 1,1 cts/kWh, on obtient la somme à disposition des RPC.

Mais pourquoi ne dispose-t-on pas de davantage d'installations solaires avec tout l'argent insufflé via les RPC depuis son lancement en 2009? 'Une partie des montants sont conservés pour des projets éoliens et hydrauliques, actuellement bloqués par des opposants', regrette David Stickelberger.

/ATS


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