Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a mis en garde lundi à Berlin contre 'un échec' historique des dirigeants européens, y compris d'Alexis Tsipras, si aucun accord n'intervient entre la Grèce et ses créanciers. Le pays est menacé d'asphyxie financière,
'Ce dont nous avons besoin, c'est d'un accord rapidement', a-t-il lancé lors d'un débat organisé par une fondation proche de la Confédération allemande des syndicats (DGB).
'Nous devons éviter un accident, qui ne serait pas un accident', a-t-il averti, sans préciser s'il faisait référence à un éventuel défaut de paiement de son pays qui fait face à la fin du mois à de lourdes échéances de remboursement.
'L'histoire y verra un échec de la classe politique: le mien, (celui du ministre allemand des Finances) M. Schäuble, (de la chancelière allemande) Mme Merkel, (du Premier ministre grec) Alexis Tsipras, (du président de la Commission européenne) Juncker', a-t-il insisté, devant plus d'une centaine de personnes.
Les négociations patinent
Les négociations entre la Grèce et ses bailleurs internationaux, en particulier l'Union européenne, patinent alors qu'elle a grandement besoin d'argent frais et notamment du déblocage d'une dernière tranche de prêts de 7,2 milliards d'euros prévus dans le plan d'assistance financière de 2012, avant le 30 juin.
A la fin du mois, Athènes doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI).
Pour un 'discours d'espoir'
Au château d'Elmau, en Bavière, où s'est tenu le sommet du G7, Angela Merkel a d'ailleurs averti qu'il ne restait 'plus beaucoup de temps' pour arriver à un accord alors que l'Allemagne, la France et les autres partenaires européens excluent une sortie de la Grèce de la zone euro.
Yanis Varoufakis l'a par ailleurs invitée à 'prononcer un discours d'espoir' pour l'Europe, comme les Américains l'avaient fait après la Seconde guerre mondiale dans une Allemagne anéantie après la période nazie.
'Ce devrait être la chancelière allemande' qui prononce une telle déclaration qui serait 'une césure par rapport à ces cinq dernières années', a-t-il souligné, réaffirmant une idée déjà exprimée dans une tribune en fin de semaine. 'Peu importe' où ce discours serait tenu, 'à Athènes, Thessalonique, Chania (Crète), Patras ou dans un village', il s'agit de proposer 'une nouvelle approche de l'Europe', pour lui.
/ATS