A Genève, un millier de personnes ont défilé samedi après-midi dans les rues pour défendre le droit de se loger et d'occuper l'espace urbain. Très festive, cette manifestation a rassemblé principalement des jeunes.
'On veut des lieux avant d'être vieux', proclamait une grande banderole du collectif La Bulle. Ce petit groupe d'habitants de Chêne-Bourg (GE) aimerait récupérer la maison vide d'un garde-barrière pour y créer un espace culturel autogéré.
D'autres réclamaient plus généralement 'des espaces pour nos logiques'. La nécessité d'avoir des lieux pour se rassembler et des logements dignes était au coeur de cette manifestation, où planait une certaine nostalgie de l'époque des squats. Une trentaine d'associations, de syndicats et de partis de gauche avaient appelé à manifester.
L'initiative de cette grande marche revient à Xénope, un collectif qui occupe depuis cinq ans un bâtiment à Malagnou. Ces jeunes en formation ont transformé une maison qui appartient à l'Etat en logements collectifs. Leur bail n'ayant pas été prolongé, ils risquent l'expulsion.
Les échecs des politiques
Le cas de Xénope est emblématique, car il est au 'croisement des échecs des politiques gouvernementales', a relevé Pablo Cruchon de SolidaritéS. Le Conseil d'Etat veut récupérer le bâtiment de Malagnou pour y loger des requérants. C'est inadmissible d'opposer deux populations précaires, a-t-il souligné.
Quelques migrants présents samedi ont d'ailleurs brandi une banderole où était inscrit 'Not in our name!' (Pas en notre nom!'). Les manifestants ont réitéré leur soutien aux migrants: 'Refugees Welcome!', ont-ils scandé. La députée Verte Sarah Klopmann a défendu la mixité à Genève.
Karaoké mobile
La manifestation s'est déroulée en musique et sous surveillance policière. Très festif, le cortège comprenait même un karaoké ambulant. Quelques fumigènes et engins pyrotechniques ont été tirés vers Cornavin, mais aucun débordement n'a été signalé. Il n'y a eu aucune déprédation, se réjouit la police.
/ATS