Après Barbie, c'est au tour de son fiancé, Ken, de manifester mercredi contre les conditions de travail indignes dans les usines chinoises de jouets. La poupée est incarnée en chair et en os dans une boîte de vente géante devant la gare de Lausanne.
L'action est menée par l'organisation Solidar Suisse dans le cadre de sa campagne 'Fair Toys Now'. Elle suit celle organisée le 23 octobre à Zurich. Une Barbie vivante avait fait son apparition dans un emballage en carton géant sur la Paradeplatz.
Solidar Suisse veut dénoncer les conditions effroyables de travail dans les usines chinoises. Plus de la moitié des jouets qui se retrouvent sous le sapin à Noël provient de Chine, souligne l'organisation. Le couple Barbie et Ken est l'un des best-sellers.
Les ouvriers chinois triment onze heures par jour, six à sept jours par semaine pour un salaire qui ne suffit pas à vivre décemment. Ils sont exposés à des produits toxiques, voire cancérigènes, critique Lionel Frei, porte-parole de Solidar Suisse pour la Suisse romande.
Deux centimes de plus
Solidar Suisse et China Labor Watch ont lancé une pétition 'Fair Toys' pour mettre un terme à ces conditions de travail inacceptables. Les deux organisations demandent aux producteurs de jouets, comme Mattel, qui commercialise Barbie, d'assumer leurs responsabilités et de garantir des conditions décentes.
En augmentant le prix de vente de 0,05%, les salaires des employés pourraient être doublés, indique l'ONG. Une Barbie de 30 francs ne coûterait que deux centimes de plus.
Selon une étude de Solidar Suisse, 80% des personnes interrogées seraient prêtes à payer plus pour des jouets bénéficiant d'un label équitable. Les signatures seront remises au siège européen de Mattel à Amsterdam le 15 décembre.
Solidar Suisse est l'ex-Œuvre suisse d'entraide ouvrière (OSEO), créée en 1936 au moment de la Guerre civile d'Espagne par l'Union syndicale suisse et le parti socialiste suisse. L'OSEO a changé de nom en 2011 pour devenir Solidar.
/ATS