Les CFF comme les chemins de fer privés demandent davantage de moyens pour maintenir la qualité des voies ferrées. L’Office fédéral des transports propose des mesures pour prolonger la durée de vie des installations, ce qui limitera le besoin de fonds supplémentaires.
La comparaison des rapports sur l'état du réseau établis par les trois principaux chemins de fer à voie normale a montré que, chez les CFF, la voie présente une durée de vie plus courte que chez le BLS et la SOB, peut-on lire dans un rapport publié jeudi par l’Office fédéral des transports (OFT). Cela pourrait être lié à la sollicitation spécifique et à la réduction de l'entretien préventif.
En 2014, l'OFT a lancé un projet afin de mieux cerner les facteurs qui influent l'état des rails et d'en déduire des propositions d'amélioration. La densification de l'offre y est pour beaucoup.
Ces 20 à 25 dernières années, celle-ci s'est clairement étoffée, la vitesse a augmenté et le matériel roulant utilisé est toujours plus lourd: tout cela sollicite fortement la voie.
Dans le même temps, le recensement de l'état des voies a été insuffisant, poursuit l'OFT. Le rapport dénote aussi une faiblesse stratégique, un manque de ressources humaines comme une pression sur les coûts à court terme. Ces différents facteurs ont joué en défaveur de l'état du réseau, toujours plus sollicité.
Usure express entre Mattstetten et Rothrist
Les nouveaux tronçons ne sont pas non plus épargnés, comme celui de Mattstetten-Rothrist, mis en service en 2004 au moment de Rail 2000. Il a déjà fallu remplacer des rails après dix ans d'exploitation, ce qui est nettement en dessous de la durée de vie escomptée.
L'analyse a révélé notamment un entretien préventif insuffisant (bourrage du lit de ballast, meulage des rails). Une extrapolation pour l'ensemble du réseau à partir du cas du tronçon Mattstetten-Rothrist n'est cependant possible que dans une mesure limitée.
Investissement prévu
Pour les années 2017-2020, la Confédération prévoit d'engager 15% de plus de moyens financiers dans l'exploitation et le maintien de la qualité des infrastructures des CFF, selon le rapport. L'enveloppe atteindra ainsi 7,6 milliards de francs.
Les chemins de fer privés ont eux aussi besoin de davantage de ressources. La nécessité d'investir de manière accrue dans la voie (rails, traverses et lit de ballast) est l'un des principaux facteurs responsables de la hausse des coûts.
Ménager les rails
Une mesure prise par la Confédération pourrait inciter les entreprises ferroviaires à utiliser un matériel roulant qui ménage le mieux les rails. Le Conseil fédéral a introduit le coefficient d'usure en tant qu'élément du prix du sillon à partir de 2017.
L'OFT propose encore d'autres mesures susceptibles d'améliorer la capacité de résistance des voies, de prolonger la stabilité de l'état des voies et de limiter les coûts liés à l'entretien et au maintien de la qualité des infrastructures.
/ATS