Swatch Group a vu sa rentabilité se dégrader au premier semestre 2015, plombé par le franc fort. Le numéro un mondial de l'horlogerie a enregistré un bénéfice net de 548 millions de francs, soit un repli de 19,4% sur un an.
Le résultat opérationnel s'est contracté de 8,3% à 761 millions de francs en raison des taux de change, tandis que le chiffre d'affaires net a progressé de 2,2% à 4,19 milliards, a indiqué jeudi Swatch Group dans un communiqué. La marge d'exploitation s'est dégradée de 2 points, mais reste élevée à 18,2%.
Le bénéfice net a été pénalisé par l'appréciation du franc, la situation de taux bas, voire négatifs dans certaines monnaies ainsi que l'ajustement de valeur d'importantes positions détenues en euros à la mi-janvier au moment de l'abolition du taux plancher, explique le groupe biennois dans son communiqué.
Le choc monétaire du 15 janvier a déséquilibré les prix de vente par rapport à ceux pratiqués en Suisse, en particulier dans les pays de la zone euro, ajoute l'entreprise, qui entend toutefois maintenir sa stratégie à long terme.
Swatch Group souligne que la croissance s'est accélérée en mai et juin. A taux de change constants, la progression du chiffre d'affaires au premier semestre atteint 3,6%. En euros, le groupe affiche même une croissance de 18,7%.
Action en verve
Les investisseurs ont réservé un accueil favorable à la performance semestrielle de Swatch Group. Le titre du groupe biennois bondissait de 5% à 405,90 francs peu après l'ouverture de la Bourse suisse.
'Meilleur qu'attendu', commente l'analyste de Vontobel qui indique que le groupe a gagné des parts de marché. L'expert d'UBS salue le fait que le groupe horloger a réussi à accélérer la progression en mai et juin. Les observateurs soulignent cependant que l'environnement reste difficile pour la branche et la demande pour des produits de luxe volatile.
Dans le détail, le segment des montres & bijoux, coeur de métier de la société, a vu ses ventes augmenter de 2% à 4,05 milliards, une performance qui reste supérieure à celle du marché. Jusqu'à fin mai, les exportations de montres-bracelets de l'industrie horlogère suisse ont reculé de 1,1%, relève Swatch Group, dont le portefeuille de marques comprend notamment Omega, Tissot, Longines, Breguet ou Blancpain.
Recul en Corée du Sud et à Hong Kong
Le géant biennois affiche dans les pays de la zone euro une croissance élevée à deux chiffres en monnaie locale. Les ventes ont également progressé en monnaie locale dans la plupart des autres pays.
La croissance se poursuit en Chine continentale, notamment pour les marques du haut et moyen de gamme. En revanche, la Corée du Sud a reculé en raison du repli du tourisme dû à l'épidémie de Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient). Confronté à la baisse du nombre de visiteurs, Hong Kong a aussi perdu du terrain.
Le segment des systèmes électroniques a généré une croissance de 7,6% à 156 millions de francs. La progression du chiffre d'affaires de la division a été soutenue par la vente de circuits intégrés pour les biens de consommation électronique, tels que les bracelets connectés, les téléphones mobiles et les montres.
Dilemme du franc
Malgré les aléas monétaires, Swatch Group a continué d'embaucher au cours du premier semestre 2015. Plus de 400 emplois ont été créés, dont environ 100 en Suisse surtout dans les marques. Les effectifs globaux ont augmenté à plus de 36'000 à la fin juin 2015.
Le groupe biennois refuse de se laisser contaminer par la morosité. Les perspectives restent très bonnes dans l'ensemble des régions et segments. La direction de Swatch Group table sur un deuxième semestre 'très fort, et ce malgré le dilemme du franc suisse'.
Elle compte sur le lancement de nouveaux produits, tels que la montre connectée Swatch Touch Zero One ou la Swatch NFC (Near Field Communication) comme moyen de paiement sans contact, mais également sur la mise en place de capacités supplémentaires chez Tissot pour le modèle T-Touch Expert Solar.
/ATS