La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a déclaré mardi qu'elle était prête à laisser le parlement proposer un candidat au poste de Premier ministre. Elle s'efforce ainsi une nouvelle fois de désamorcer la crise qui secoue son mandat.
Les propos de Park Geun-hye, tenus lors d'une rencontre avec le président du parlement, suggèrent qu'elle est prête à abandonner une partie de son pouvoir. Une demande clef formulée par l'opposition pour envisager de tourner la page du scandale impliquant l'une de ses proches, Choi Soon-sil, mise en cause dans une affaire de trafic d'influence.
'Si le parlement recommande une personne capable, avec un accord entre le parti au pouvoir et celui de l'opposition, je nommerai cette personne au poste de Premier ministre et lui permettrai d'avoir le contrôle du gouvernement', a dit Park Geun-hye au président du parlement Chung Sye-kyun.
Le Premier ministre est traditionnellement un figurant dans le système politique sud-coréen, l'essentiel du pouvoir du pays résidant dans le bureau de la présidence.
Park Geun-hye subit de plein fouet le scandale impliquant son amie, sa cote de popularité étant tombée à 5%, un plus bas historique depuis la mise en place de cet indicateur en 1988.
Choi Soon-sil est accusée de s'être servie de sa proximité avec Park Geun-hye pour peser sur la marche de l'Etat et se procurer des avantages financiers indus.
La présidente s'est déjà excusée à deux reprises pour ce scandale. Il y a près d'une semaine, elle a annoncé la désignation de Kim Byong-joon au poste de Premier ministre et celle de Yim Jong-yong à celui de ministre des Finances.
La nomination de Kim qui a une réputation d'ouverture, a surtout été perçue comme une manoeuvre de Park Geun-hye, conservatrice, pour apaiser la colère de l'opinion et tenter de se concilier l'opposition.
Fouilles chez Samsung
Auparavant, les procureurs sud-coréens avaient annoncé avoir perquisitionné les bureaux de Samsung Electronics dans le cadre du scandale politique impliquant Choi Soon-sil.
D'après les médias locaux, le géant sud-coréen a pu verser jusqu'à 3 millions de francs à Mme Choi Soon-Sil, l'amie de 40 ans de la présidente, pour financer la formation équestre de sa fille en Allemagne. Celle-ci a été arrêtée pour fraude et abus de pouvoir.
Les fouilles menées par les procureurs doivent servir à déterminer si Samsung a pu se rendre coupable d'une assistance financière indue à une des filles de Choi Soon-sil, a précisé l'agence de presse Yonhap. Samsung Electronics, qui a subi le pire fiasco industriel de son histoire avec le Galaxy Note 7, a confirmé que des procureurs s'étaient rendus dans ses locaux, sans en dire plus.
Park Sang-jin, à la tête des relations avec les entreprises chez Samsung Electronics, est actuellement à la tête de la fédération équestre coréenne. L'agence Yonhap a déclaré que son bureau avait été perquisitionné. La fédération équestre coréenne a refusé de commenter cette information.
Appels à la démission
Mme Choi est également accusée de s'être mêlée des affaires de l'Etat, y compris d'avoir eu son mot à dire sur la nomination de hauts responsables. Le scandale a débouché sur des appels à la démission de Park Geun-hye, et porte sérieusement atteinte à la crédibilité de son gouvernement alors qu'il lui reste plus d'un an de mandat.
/ATS